Des bouteilles de chasselas immergées dans le lac
Une cage contenant 1000 bouteilles du Clos de Chillon 2015 restera trois ans à trente mètres de profondeur dans le lac Léman.
Il fallait oser. Immerger à 30 mètres de profondeur des bouteilles fixées à la paroi qui, elle, plonge jusqu’à 90 mètres, juste devant le Château de Chillon.
C’est le pari un peu fou tenu par Daniel Dufaux, directeur et œnologue de la maison Badoux Vins et par Marta Sofia dos Santos, directrice du Château de Chillon. En effet, il faut savoir que c’est la maison Badoux qui se charge de vinifier le Clos de Chillon depuis cinq ans maintenant. Il s’agit de Chasselas provenant des diverses parcelles situées à deux pas du site prestigieux sur une surface totale de 12 500 m2. La production atteint les 8000 bouteilles.
Avec le succès du Château de Chillon auprès des touristes, environ 370 000 visiteurs par année, le Clos de Chillon se retrouve en rupture de stock deux mois par année. Il n’empêche qu’en 2010 Daniel Dufaux et Jean-Pierre Pastori avaient tenté un premier essai d’immersion à 30 mètres.
Pourquoi à une telle profondeur ? Cette immersion garantit une obscurité totale, sans risque de jaunissement par les UV ou d’altération du goût. Quant à la température fraîche, elle ne varie guère : soit entre 12° et 13° C. La pression à cette profondeur réduit considérablement les mouvements. Sauf que ce premier test a abouti à un vin vaseux, la faute à des bouchons n’isolant pas suffisamment le contenant de l’eau du lac.
Rendez-vous dans trois ans
La maison Gaud, sise à Genève, a été alors mandatée pour trouver une solution à ce problème. Ce qui fut fait. Un second test effectué en 2014 avec 380 bouteilles, dont environ 80 ont été ressorties en 2016, a dévoilé un résultat magnifique. «Nous avons travaillé sur la densité du liège en choisissant un lot portugais présentant pratiquement pas de porosité. Le diamètre des bouchons a été porté à 25 mm (au-lieu de 24 mm) pour améliorer encore l’étanchéité et la longueur du bouchon à 49 mm (au-lieu de 44 mm). Enfin, la surface du bouchon a été traitée avec de la paraffine et du silicose pour que le bouchon accroche le mieux possible», nous a résumé Jean-Paul Gaud, le patron de cette PME familiale de dix salariés.
Une souscription avait été ouverte. Les amateurs pouvaient s’offrir un maximum de 12 bouteilles. Sur les 1000 bouteilles immergées le samedi 13 mai dernier, il en reste ainsi près de 200 qui peuvent encore être acquises. Les heureux propriétaires se sont vu remettre un certificat lors d’une dégustation qui a suivi l’immersion. Et ils seront conviés dans trois ans à venir déguster leurs bouteilles, lesquelles seront sans doute recouvertes de coquillages. Le rendez-vous est pris !
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