Ces patrons qui puisent dans la foi
La visite au Vatican serait-elle devenue aussi incontournable pour les patrons que l’assemblée générale avec les actionnaires? Tim Cook, CEO d’Apple, Eric Schmidt, chairman de Google, et Kevin Systrom, cofondateur et CEO d’Instagram ont été reçus par le pape en début d’année. Mark Zuckerberg, CEO de Facebook, fin août. Et les 17 et 18 novembre, ils seront plusieurs centaines reçus en audience par François. Eux, ce sont les membres du réseau UNIAPAC (Union internationale des associations patronales catholiques), le plus grand réseau mondial de patrons chrétiens.
«Patron» et «chrétien»? Deux univers a priori éloignés. En termes de valeurs déjà: «Celui des affaires est attaché à l’efficacité et au rendement, or l’Eglise prêche même le contraire: on peut être face à Dieu même si on a tout raté. C’est quasiment un message schizophrénique, mais, en même temps, il y a là une vérité utile pour la vie, car si l’ambiance pousse les gens à être les meilleurs, il y a aussi des burnout», analyse à Genève la théologienne Elisabeth Gangloff Parmentier. En termes de fonctionnement ensuite: «Le modèle de l’entreprise, c’est la performance, donc c’est l’utilitarisme qui prime. Un chef d’entreprise ne privilégie pas une communauté, très souvent la performance l’emporte lorsque des choix sont à faire», constate Isabelle Barth, chercheur en management à l’Université de Strasbourg. (...)