Une start-up de l’EPFL décroche son billet sur Space X
En 2009, l’équipe du Swisscube du Centre spatial suisse de l’EPFL réussissait la mise en orbite du premier satellite entièrement Swiss made grâce à un lanceur indien. Ce microsatellites de 10 centimètres de côté était destiné à surveiller l’«airglow » un phénomène luminescent des hautes couches de l’atmosphère. Sur la base de ce premier succès, une équipe menée par Fabien Jordan, pionnier de l’aventure Swisscube, crée en 2014 la start-up Else, rebaptisée Astrocast désormais, avec le projet de mettre en orbite une constellation de 64 satellites en orbite basse.
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L’entreprise vient d’obtenir le feu vert de Space X, l’entreprise spatiale fondée par le patron de Tesla Elon Musk, sur une fusée Falcon 9 pour la mise en orbite de son premier satellite en orbite polaire (d’un pôle à l’autre) au mois d’août prochain. Le tir est prévu de la base VandenBerg de l’US Air Force au nord de Los Angeles. Une première qui en annonce d’autres. Un second lancement, cette fois sur un lanceur indien, est aussi agendé pour la même période.
Un LoRa spatial
Le projet d’Astrocast est de déployer un total de 64 de ses microsatellites en orbite basse (huit par plan orbital) afin de couvrir les zones inhabitées où les objets de l’internet des objets (IoT) ne seront pas connectés aux nouveaux réseaux terrestres dédiés de type LoRa ou Sigfox.
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Partant du principe qu’il est inutile d’avoir un gros tuyau pour faire circuler les petits paquets de données émis par les capteurs (de température ou d'humidité par exemple) des objets connectés, ces réseaux reposent sur des stations de base positionnées à plus longue distance que celle des réseaux mobiles classiques. Les satellites d’Astrocast les complètent pour les 90% de la surface de la terre où il ne sera pas économique de déployer de telles stations.
Airbus Ventures parmi les investisseurs
Ce déploiement positionne la start-up helvétique comme un opérateur de satellites dédiés à l’internet des objets avec aussi le déploiement d’une structure au sol et ses propres logiciels. Alors que des acteurs comme OneWeb cherchent à déployer des satellites plus puissants pour l’internet à large bande destiné en particulier au flux vidéos, Astrocast a trouvé une niche sur un marché spatial redynamisé par les privés dans la foulée de Space X.
De la surveillance de l’environnement aux activités maritimes comme la pêche en passant par l’agriculture, les applications ne manquent pas pour déployer des capteurs qu’il ne serait pas économique de relier à des infrastructures terrestres. Grâce à leur taille, les mini satellites d’Astrocast sont particulièrement bon marché, l’ensemble du projet étant estimé à entre 50 et 60 millions de francs en dépenses en capital. Airbus Ventures a d’ailleurs reconnu ce potentiel en prenant la tête d’une première levée de fonds de 3 millions de dollars l’été dernier.
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