Une nouvelle ère s’ouvre en matière de microscopie
La société vaudoise Nanolive, qui vise une entrée en bourse, a lancé un nouvel outil permettant d’observer les cellules en trois dimensions, sans les manipuler. L’entreprise espère donner un coup de fouet aux tests pré-cliniques lors du développement de nouveaux médicaments.

Nanolive lance un nouvel outil destiné à enrichir ses microscopes actifs dans le domaine de l’holotomographie,
Crédits: DRUn nouveau chapitre s’ouvre en matière de microscopie. La société Nanolive, basée à Tolochenaz, compte bien le conquérir. Créée en 2013, l’entreprise vient de lancer un nouvel outil destiné à enrichir ses microscopes actifs dans le domaine de l’holotomographie, aussi appelée microscopie tomographique holographique.
Cette technologie permet d’observer les cellules en trois dimensions et de visualiser les différents organites (éléments cellulaires) à l’intérieur de celles-ci, aussi bien leurs chromosomes durant une division, leur taille, leur densité ou leur texture.
«L’holotomographie reconstruit en 3D la distribution des différents indices de réfraction des cellules vivantes d’une façon complètement non-invasive en livrant des données très riches et impartiales sur l’entièreté cellulaire dans son domaine physiologique», précise Lisa Pollaro, chief marketing officer chez Nanolive.
L’un des gros avantages de cette nouvelle méthode est la possibilité de capturer plusieurs objets et phénomènes biologiques simultanément. «Des centaines de cellules peuvent être observées en même temps», ajoute Lisa Pollaro qui compare sa technologie à l’arrivée de l’IRM dans le monde médical: «Nous pouvons voir à l’intérieur des cellules sans les manipuler et observer comment une molécule agit à l’intérieur d’une cellule dans sa globalité. Toutes maladies ont une origine au niveau cellulaire et donc les chercheurs et les médecins peuvent ainsi mieux comprendre et diagnostiquer les pathologies humaines.»
La technologie a peu évolué depuis 1970
La plupart des laboratoires travaillent avec des microscopes à fluorescence dont la technologie remonte aux années 1970. «Ils ajoutent des marqueurs fluorescents qui peuvent altérer les cellules», estime Lisa Pollaro.
Nanolive espère, de son côté, donner un coup de fouet aux tests pré-cliniques lors du développement de nouveaux médicaments. «Grâce à notre nouveau logiciel, EVE Analytics, il est finalement possible de quantifier les données livrées par nos microscopes. En d’autres termes, les sociétés biotech et pharmaceutiques auront des données plus utiles et pertinentes pour trier et valider leurs molécules avant de passer en clinique. Ces données sont actuellement altérées lorsque l’on fait recours à des microscopes à fluorescence.»
Un marché évalué à 20 milliards de francs
L’entreprise, qui compte 45 collaborateurs, double chaque année ses ventes. Elle prévoit de continuer sur cette lancée et entend s’attaquer au marché américain. «Nous espérons doubler, voire plus, notre chiffre d’affaires et avons à terme l’intention de viser une mise en bourse», note Lisa Pollaro.
L’entreprise ne communique pas son chiffre d’affaires mais le prix de vente de ses microscopes se situe entre 30'000 et 130'000 francs, en fonction des modèles. Le marché visé est estimé à 20 milliards de francs. «Nous avons bien l’intention de conquérir une large part de ce marché en vendant nos appareils et nos outils d’analyse aussi bien aux laboratoires de recherche dans le monde entier qu’aux entreprises actives dans la pharma et la biotech», prévoit déjà Lisa Pollaro.