Un conseiller robot qui trie les informations
La jeune pousse genevoise InvestGlass développe un robo-advisor qui tient compte du comportement et de la compliance propres à chaque individu pour recommander des placements.

La gestion de fortune a aussi ses entrepreneurs passionnés. Alexandre Gaillard est de ceux-là. Venu en Suisse pour l’UBP, il travaillait jusque-là au sein du hedge fund LCM, à Boca Raton en Floride. Il est aussi passé par l’éphémère antenne genevoise de la Bank of China parce qu’il étudie le mandarin depuis ses 12 ans.
Avec ses rencontres meetup mensuelles, ce battant s’est rapidement imposé comme l’un des animateurs de la scène fintech genevoise. C’est aussi quelqu’un capable de confesser qu’il a échoué dans une première tentative entrepreneuriale et qui, en dépit de ses diplômes, se contente d’un cubicle dans l’incubateur de la Fongit à Genève le temps de conquérir la place financière avec sa boîte: InvestGlass.
Créé en mars 2014 grâce à 97 000 francs pris sur ses économies auxquels s’ajoute une prise de participation de 3% de la Fongit, InvestGlass a développé une plateforme web et mobile d’informations financières destinée aux gérants de fortune. Ce robo-advisor est vendu en marque blanche pour des clients comme la Banque Syz.
Sa fonction est de trier les informations afin de faire remonter celles qui vont permettre à des gérants de personnaliser leurs conseils en tenant compte automatiquement d’éléments tels que leurs comportements passés en matière de placement mais aussi des règles de compliance comme les directives européennes MIFID 1 et 2 qui s’appliquent à leur cas.
Un outil de compliance - -
Entré dans la finance à l’époque où la Banque Bear Stearns s’effondrait, Alexandre Gaillard s’est rendu compte de l’influence démesurée de l’information sur la finance. «Voir le trader vedette Jim Cramer saccager des symboles associés à certaines actions sur CNBC m’a ouvert les yeux sur l’influence de la télévision», explique-t-il. Cela l’amène à se spécialiser dans le domaine de la finance comportementale ouvert par le Prix Nobel d’économie Daniel Kahneman.
InvestGlass est le produit de cette approche centrée à la fois sur le profil des clients et sur les informations et le comportement des marchés. Il permet aux gérants de personnaliser les informations livrées à leurs clients à partir de l’immense masse de sources que l’on trouve actuellement. «Avec la régulation, et en particulier l’institutionnalisation de la gestion du risque, le contenu livré à la bonne personne au bon moment est ce qu’il va rester aux gérants pour se différencier», ajoute l’entrepreneur.
Parmi les premiers robo-advisors développés en Suisse, InvestGlass agrège ainsi d’une part les flux de marché et les convictions de placement des analystes pour 250 000 actifs et, d’autre part, le flux de compliance pour trier les actifs éligibles pour tel ou tel client. Par exemple, il tiendra compte des préférences éthiques d’un client, de sa culture d’investissement, de son profil de risque, de son domicile fiscal, etc., avant de proposer une stratégie de placement.
Au gérant ensuite de s’appuyer sur cet outil pour pouvoir suivre et réagir sur les portefeuilles de beaucoup plus de clients que jusqu’à présent. Un gain de productivité important, à un moment où les marges sont sous pression dans la gestion de fortune. Enfin, les données sont gardées en Suisse, chez Safe Host, avec un très haut niveau de sécurité.
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