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Chez Credit Suisse, Imran Khan est une star. Originaire du Bangladesh, ce spécialiste des entrées en bourse dans le secteur technologique de 37 ans rapporte directement à la direction générale de la banque.

Début décembre, le Wall Street Journal révélait que le banquier quittait la grande institution pour rejoindre Snapchat. Lancée en 2011 par des étudiants de l’université de Stanford, cette application championne du sexting permet d’envoyer des messages photo et vidéo qui s’autodétruisent une fois vus. D’après la marque, quelque 500 millions de messages transiteraient chaque jour sur son réseau.

Imran Khan affiche de son côté à son palmarès l’entrée en bourse du géant chinois du commerce en ligne Alibaba. Cette opération doit avoir rapporté selon des estimations quelque 50 millions de dollars en commissions à Credit Suisse, qui a mis les titres sur les marchés.

Au moment du boom internet des années 2000, Credit Suisse se profilait comme la meilleure adresse pour les IPO (Initial Public Offering) de sociétés internet. Avec l’éclatement de la bulle, les forces se sont dispersées. La deuxième banque de Suisse a alors perdu ses meilleures connections avec Wall Street. L’établissement doit aujourd’hui à Imran Khan et son excellent réseau d’avoir retrouvé une position de choix dans ce secteur lucratif, du moins lorsque les marchés montent.

Au bénéfice d’une excellente connaissance des sociétés asiatiques, le banquier est arrivé chez Credit Suisse au début 2011, après avoir été débauché chez JPMorgan. Il a aidé son nouvel employeur à participer en Chine à l’entrée en bourse du réseau chinois Weibo et du distributeur en ligne de cosmétiques Jumei. D’après Finanz und Wirschaft , il quitte son poste au plus haut du cycle des marchés.

Mission: monétiser l'application

En tant que chef stratégiste chez Snapchat, Imran Khan appartiendra au premier cercle entourant Evan Siegel, le CEO de 24 ans. La direction a récemment été renforcée par deux anciens de Facebook : Emily White et Mike Randall. Le management a maintenant comme première mission de monétiser l’application gratuite. Les premiers contrats publicitaires doivent être conclus ces prochaines semaines avec Samsung et Universal Pictures. La firme compte sur l’expérience du banquier et ses talents d’analyste pour finaliser des affaires et miser sur les meilleures sociétés internet.

Snapchat est connue pour avoir poliment décliné une offre de rachat à trois milliards de dollars de la part de Facebook en novembre 2013. Sur la base d’une prise de participation de 0,2% vendue pour 20 millions de dollars remontant à l’été, la valeur de la firme s’établit à quelque 10 milliards de dollars. Cet automne, Snapchat a développé en partenariat avec Square un outil permettant d’effectuer des transactions financières entre utilisateurs. Cette nouveauté permet notamment d’envoyer des photos érotiques contre rétribution.

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