Les plateformes font les yeux doux aux HENRY
L’émergence d’une nouvelle classe d’acteurs de la gestion privée, qui fait la part belle à l’informatique, séduit la clientèle urbaine et connectée, et particulièrement les HENRY (High Earnings, Not Rich Yet).

Votre portefeuille sera-t-il bientôt géré par un conseiller robot? L’idée de remplacer les intermédiaires humains par des machines afin de réduire les coûts n’est pas nouvelle. Mais voilà qu’elle s’attaque à un domaine autrefois intouchable: celui du conseil. Selon une récente étude de l’institut IFZ à Zoug et de Swisscom, les offres basées sur des placements entièrement automatisés vont gagner en importance ces prochaines années. Autrement dit, grâce à l’arrivée de la fintech dans le private banking, l’expertise juridique, fiscale et financière des professionnels
de la gestion ne sera plus incontournable pour définir des stratégies d’organisation et d’investissement adaptées à nos projets de vie. La traditionnelle relation de confiance pourra désormais se tisser avec une machine intelligente, capable de faire fructifier notre patrimoine aussi efficacement qu’un conseiller en chair et en os.
Aux Etats-Unis, des plateformes comme Betterment, Wealthfront, FutureAdvisor et Personal Capital proposent de gérer de manière automatisée les avoirs de leurs clients. Elles ont déjà séduit les HENRY (acronyme de High Earnings, Not Rich Yet), cette population urbaine aisée mais pas suffisamment riche pour être le cœur de cible des grandes banques privées. En Angleterre, la plateforme Nutmeg fait également les yeux doux aux HENRY en offrant des services similaires.
Plusieurs atouts - -
Quant à la Suisse, elle ne reste pas en marge de ce mouvement. La start-up zurichoise True Wealth, mais aussi investomat.ch de la Banque Cantonale de Glaris et la banque en ligne Swissquote espèrent elles aussi gagner des parts de marché auprès de cette clientèle affluente, à mi-chemin entre les segments de la banque de détail et les grosses fortunes qui ont accès aux services des banques privées.
Les atouts de ces jeunes pousses? «Beaucoup de clients ne souhaitent pas d’interaction avec leur banque, ils veulent seulement une interface», explique Felix Niederer, cofondateur de True Wealth. Les clients sont ainsi invités dans un premier temps à remplir un questionnaire en ligne, qui tient compte de leur tolérance au risque et de leur situation financière. - - Le robot conseil se charge de la suite. En fonction de la stratégie choisie, il décide de la pondération du portefeuille et de la quantité d’actifs à acheter ou à vendre, étant précisé que le client reste maître à bord et peut à tout moment changer ses préférences.
Autre atout: les performances de ces plateformes seraient comparables aux majors de l’industrie, avec des tarifs doux. En effet, tous frais inclus, ceux-là se situent entre 30 et 70 points de base (0,3 à 0,7%) par an. Soit très loin des commissions prélevées par les gestionnaires traditionnels. Enfin, les clients ont accès à une allocation d’actifs diversifiée établie selon leur profil de risque, et ce même avec des montants modestes de 40 000 ou 50 000 francs.
L’avènement des robo-advisors va-t-il sonner le glas des professionnels de la gestion? Selon une enquête conduite par Axa Investment Managers, près de 90% des Suisses resteraient attachés au conseil en matière de placement d’argent. Nos technologies cognitives ne menacent donc pas, pour l’heure, les prérogatives de l’intelligence des gestionnaires en patrimoine. En outre, les banques conservent encore l’avantage car elles profitent de leur marque établie. Les offres des start-up devraient donc séduire dans un premier temps les «clients disposant d’une bonne formation et ayant une affinité avec les nouvelles technologies», selon l’IFZ et Swisscom.
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