Le coffre-fort numérique suisse s’organise
Les principaux data centers se regroupent derrière un label pour faire connaître les avantages du stockage de données en Suisse à l’international.

L’idée que la Suisse offre des avantages uniques pour stocker les gigantesques quantités de données générées par l’économie numérique n’est pas neuve. L’ancien conseiller d’Etat genevois, Guy-Olivier Second, la présentait déjà en 1998 dans le cadre d’une conférence aux Nations Unies. Depuis, les centres de données se sont multipliées en Suisse. Entre le développement du cloud computing et du big data, la croissance a même accéléré. On estime que la surface de ces centres de données un brin secret a augmenté de 63% de 2011 à 2015 en Suisse.
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Avec une croissance annuelle de 25% du trafic internet des data centers au plan mondial anticipé par Cisco d’ici à 2019, on devrait assister à une accélération. D’autant plus que, depuis les révélations de l’affaire Snowden, les avantages du stockage de données en Suisse sont devenus tangibles pour nombre d’acteurs internationaux.
Le droit mais surtout le juge
Dans les faits, le droit suisse de la protection des données personnelles est très semblable au droit européen. A cause des accords de Schengen et de Dublin, le champ d’application du droit suisse (définition des données personnelles et statut particulier des données sensibles comme pour la santé) et ses principes (légalité de la collecte et du traitement des données, sécurité, etc.) sont euro compatibles. Cela facilite considérablement le stockage de données européennes en Suisse.
En plus, et c’est là sa véritable valeur ajoutée, la Suisse refuse - pour le moment - tout contrôle administratif sur les données stockées, tel qu’il existe aux US avec le Patriot Act ou en France avec la nouvelle loi sur le renseignement. En Suisse, seul le juge est habilité à lever le secret sur les données.
Fort de ces avantages, plusieurs des principaux acteurs du secteur, Abissa , Safehost , Deltalis , Solnet … ont décidé de mieux les vendre en se fédérant dans une nouvelle association, Vigiswiss . Présidente du comité stratégique de l’association, l’entrepreneuse Laurence Jovignot-Halifi explique : «Fondamentalement, il s’agit de proposer un coffre-fort inaltérable pour préserver la mémoire numérique mondiale. L’offre s’adresse aussi bien aux gouvernements qu’aux entreprises ou aux organisations pour conserver et protéger leurs données confidentielles.»
Une charte a été rédigée. Elle prévoit que les opérateurs de centres de données qui la signent s’engagent à garantir un certain niveau de sécurité, à ne pas héberger des données illégales et à être régulièrement audités par un organisme indépendant. En échange, ils obtiennent une certification qui débouche sur un label. L’association va désormais s’employer à le faire reconnaître dans le monde afin de donner une substance à la stratégie de coffre-fort numérique de la Suisse.
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