La nouvelle gouvernante s’appelle Geneva

Geneva se contrôle via l’enceinte Echo d’Amazon.
Crédits: DrGeneva, fais-moi un café! Geneva, préchauffe le four à 180 degrés! Geneva? C’est le nom que General Electric a donné à l’interface vocale qui contrôle l’ensemble de son électroménager connecté. Une interface construite sur la base de l’intelligence artificielle Alexa d’Amazon qui a aussi converti les whirlpools et autres LG. Alexa, c’est à la fois le standard attendu depuis des années par la domotique – jusqu’ici il fallait une application pour les serrures, une pour les prises électriques, etc., et une plateforme capable d’évoluer pour devenir la bonne à tout faire des foyers 2.0.
Si vous avez rendu visite à l’un des six millions de ménages américains qui se sont équipés de l’enceinte Echo associée à Alexa depuis fin 2014 – le lancement en Suisse devrait avoir lieu cette année – vous pensez peut-être qu’Alexa n’est qu’une voix comme Siri pour l’iPhone. Oui et non. Alexa peut diffuser les Rolling Stones, commander une BD ou raconter une blague sur commande. Mais surtout, comme toutes les IA, sa particularité est d’évoluer.
Le standard de l’internet des objets
L’entrepreneur Loïc Le Meur, qui s’est équipé d’Echo dès le départ, n’en est pas revenu en constatant qu’Alexa a progressivement intégré son accent français en anglais. Il ajoute: «Contrairement à Siri ou à Google Now, Amazon a eu l’idée d’ouvrir sa plateforme à des développeurs tiers sur le modèle de l’Appstore.» Au travers du Skills Kit d’Alexa, ils ont créé plus de 7000 fonctionnalités nouvelles, allant de la recette de cuisine à la commande d’un Uber. De son côté, Alexa Voice Service donne la possibilité aux autres fabricants de connecter leurs objets. Logitech vient de le faire avec son support de smartphone activable sans contact ZeroTouch.
Le cabinet Gartner prévoit ainsi qu’en 2018, 30% de nos interactions avec des objets connectés passeront par la voix. C’est pourquoi deux ans après Amazon, Google a lancé en novembre dernier un équivalent d’Echo avec Home. Ou que Mark Zuckerberg, patron de Facebook, a développé Jarvis, son propre majordome doté d’intelligence artificielle. Ou enfin qu’en Chine, la start-up LingLong fait un carton avec le concurrent d’Echo, Dingdongdingdong.
Reste que ce n’est pas la première fois que la voix est présentée comme l’interface de demain. Il reste à Alexa et à Geneva à apprendre le français, à démontrer qu’elles ne sont pas les grandes oreilles des géants du net à la maison et à faciliter l’accès à leurs «skills».