La cybersécurité, enjeu de taille aux besoins humains
Contrairement aux idées reçues, la cybersécurité est une discipline en quête de nombreux profils. Autant des juristes que des programmeurs ou experts en relations publiques sont recherchés. Les femmes sont encore sous-représentées.

La cybersécurité nécessite la participation de tout le monde. Le domaine est tout ce qu’il y a de pluridisciplinaire, avec des besoins législatifs, opérationnels ou encore financiers. Les entreprises qui évoluent dans le secteur sont amenées à rechercher des profils bien différents, car il s’agit véritablement d’un travail d’équipe. Le témoignage d'experts de Deloitte et du Geneva Centre for Security Policy (GCSP) .
Sur-représentation masculine
Les femmes sont encore peu nombreuses dans la cybersécurité. Patricia Egger, Consultante Senior chez Deloitte et initiatrice du mouvement Women in Cyber en Suisse, le constate: «Les chiffres varient de 11 à 24% de femmes dans la cybersécurité. Dans les deux cas, ce n’est pas énorme». Dans les autres pays, la cybersécurité souffre du même problème.
C’est pourquoi l’initiative «Women in Cyber» a été lancée. Née de l’idée de la docteure Ambareen Siraj de l’Université Tech de Tennessee en 2012, elle vise à montrer aux femmes qu’elles ont également leur place dans le secteur. La branche londonienne de Deloitte a ensuite cherché à appliquer cette initiative à son échelle. Le mot est ensuite passé, et Patricia Egger a voulu s’impliquer pour développer Women in Cyber en Suisse.
Avec environ trois millions de postes vacants, la cybersécurité bénéficierait d’une plus grande force de travail féminine. Seulement, plusieurs paramètres rendent ces métiers difficiles d’accès. «C’est un domaine relativement nouveau. Qui dit nouveauté dit incertitude, et c’est là que s’ajoutent les clichés et stéréotypes», explique la spécialiste en cybersécurité.
Loin de l’image du féru d’informatique qui code depuis sa pièce sombre, la cybersécurité est aussi faite de relations humaines. «Un des dictons de la cybersécurité est “Le maillon faible est souvent la personne assise devant son ordinateur”», lance Patricia Egger. Autrement dit: les employés dans le domaine de la cybersécurité ont un grand travail pour expliquer, montrer et mettre en place les pratiques à adopter.
«Il manque d’exemples et de modèles féminins»
Des compétences en informatiques restent nécessaires pour certains, mais pas pour l’entier des collaborateurs. Or, la cybersécurité semble plutôt évoquer l’aspect technique. D’autant plus que comme pour de nombreux autres domaines, le problème s’auto-alimente. Il y a davantage d’hommes, donc davantage d’hommes remarquables. Ils sont mis en avant et représentent la profession.
«Il manque d’exemples et de modèles féminins». Women in Cyber vise précisément à en donner. Les différentes équipes de Deloitte ont oeuvré pour rédiger des portraits de collaboratrices. Leur parcours mais aussi leurs compétences sont mis en avant, de manière à montrer que tous les chemins mènent à la cyber. “C’est pas comme si il n’y avait pas de femmes dans le milieu” précise encore Patricia Egger. «Simplement, on n’en parle pas assez ou on a l’impression qu’elles n’existent pas.»
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