L'imprimante 3D qui scanne les objets à reproduire
La révolution de l'imprimante 3D, créer soi-même ses objets, s'émanciper des circuits habituels de production/distribution,... Depuis bientôt plusieurs années, les promesses des imprimantes 3D donnent au grand public la sensation qu'il pourra fabriquer les objets de son quotidien. Mais un hic se présentait jusqu'alors: pour construire un objet, l'imprimante 3D avait besoins de plans et de données à intégrer ou à créer. Pas évident pour les particuliers n'ayant pas de formation dans ce domaine.
De nombreux développeurs ont imaginé un appareil qui copierait simplement les objets existants. Mais aucun modèle n'avait été mis au point jusqu'à présent. Une startup californienne composée de développeurs taiwanais a entrepris de résoudre cette lacune en créant la FLUX All-in-One 3D Printer, un modèle qui combine scanner et imprimante 3D. Le principe est ultra simple: l'utilisateur place l'objet qu'il désire copier au centre de la plateforme rotative de l'appareil, puis lance la numérisation. Une fois l'objet scanné, il suffit de choisir une tête d'impression adéquate et de lancer la fabrication, depuis l'app dédiée sur smartphone ou tablette.
Grâce à cette double fonction scanner/imprimante, l'appareil met à la portée de tous l'impression 3D. Et pour ceux qui voudraient continuer de créer des objets en 3D sans se contenter de recopier, l'app permet d'imaginer et de transposer ses idées de l'écran de la tablette au plateau sur lequel les têtes d'impression projettent la matière plastique.
Cependant, les développeurs taiwanais n'ont pas souhaité se limiter à ces deux fonctions pourtant essentielles. D'autres modes ont été imaginés pour cet appareil, grâce à des têtes d'impression interchangeables. L'utilisateur peut ainsi remplacer la buse d'impression par une tête qui tient un stylo ou un crayon pour du dessin ou encore une tête munie d'un rayon laser pour réaliser de la pyrogravure sur des pièces en bois par exemple.
Le changement des têtes d'impression est facilité par un système ingénieux basé sur des bras articulés au bout desquels des aimants permettent d'arrimer la tête d'impression ou de fixation. Pour réunir les fonds nécessaires aux phases d'industrialisation et de commercialisation de leur imprimante, les concepteurs ont fait appel au crowdfunding avec un projet déposé sur Kickstarter.
Les modèles de base sont proposés aux financeurs à partir de 499$ mais les exemplaires les plus perfectionnés, disposant d'un maximum de fonctions et customisés au nom du client vont jusqu'à 10'000$. Ces prix n'ont pas découragé les contributeurs: l'objectif initial des concepteurs était de réunir 100'000$. Avec près de 2500 financeurs, ils ont réuni 1,5 million de dollars.
Ce succès pousse les concepteurs à creuser d'autres pistes. D'ores et déjà, des fonctions pâtisserie sont développées: une tête d'impression devrait pouvoir projeter du chocolat sur la plateforme pour créer des personnages ou des artefacts à croquer.