Facebook invente le Google de la vie privée

A la mi-janvier, Facebook annonçait le lancement d’une fonction révolutionnaire: Graph Search. Encore en phase de test, Graph Search permet d’explorer les informations «sociales» qui abondent sur le plus grand réseau du monde. Un milliard d’inscrits, quand même. Quelques exemples des recherches auxquelles Graph Search répond: «Qui sont les hommes célibataires qui travaillent chez Pictet à Genève et aiment Jay-Z?» Facile aussi de trouver les restaurants à Bangkok visités par des amis ou les fans de la série Homeland. On imagine aisément le potentiel de Graph Search dans le domaine de la drague, l’usage largement majoritaire du réseau.
Le programme a accès aux données de vos amis et des amis de vos amis. Il recourt aussi à bien d’autres informations qui n’ont pas été suffisamment verrouillées par leurs détenteurs dans les paramètres de confidentialité.
Graph Search a été conçu par deux ingénieurs que Facebook a débauchés chez Google. Ce projet indique vers quel terrain la rivalité entre ces deux géants du web se dirige. Notre pensée est aujourd’hui formatée aux normes des recherches Google: taper un mot-clé, accéder à des résumés factuels. Mais Google n’offre pas de voie vers le monde des interactions sociales et des émotions.
Mieux cibler la publicité
Comme le rappelle le Financial Times, le verbe «to google» est entré dans l’Oxford English Dictionary en 2006. Rien n’indique pour le moment que «to graphsearch» entre aussi bientôt dans le dictionnaire. Pour Facebook, il s’agit d’abord d’un nouveau gadget qui va retenir l’utilisateur encore plus longtemps sur son site. La fonction doit aussi permettre de mieux cibler la publicité et doper les revenus de la firme.
Selon le fondateur de Facebook Mark Zuckerberg, Graph Search va devenir un pilier essentiel pour l’attractivité du réseau. Un réseau qui héberge quelque 240 milliards de photos dont l’accès est diversement protégé. Pensez-y, la prochaine fois que vous posterez une photo de vous en maillot de bain!