Détecter les drones plutôt que les abattre
Des représentants des milieux carcéral, policier, manufacturier, sportif ou aéronautique ont assisté à une conférence de Protectas. Le but: trouver une solution pour se protéger des drones.

Si un drone s’introduit au-dessus d’un bâtiment, le propriétaire ne peut que difficilement agir. Face à la demande croissante, l’entreprise de sécurité Protectas cherche à développer une solution pour reprendre le pouvoir face à ces véhicules volants. Ils ont présenté devant des personnes de tous milieux – de la prison à la police en passant par des fabricants de moteurs et organisations sportives – une solution de détection de drones.
Détecter mais pas neutraliser
C’est le chef des technologies et député CTO de Protectas Cédric Payet qui s’est chargé de présenter DeDrone, le système de détection. Concrètement, une antenne et une caméra suffisent à repérer un drone dans un périmètre allant jusqu’à 1600 mètres. L’expert ne s’en cache pas : des variables peuvent affaiblir la portée, comme la présence de multiples bâtiments devant les appareils, mais la détection reste en général efficace. «Dès que le pilote a allumé l’appareil, le système s’est déclenché» note un policier lausannois avec entrain. L’antenne développée par DeDrone repose sur un principe assez simple : elle repère tous les drones qui fonctionnent avec le chip – le circuit électronique – des principaux fabricants. «Si un ingénieur venait à créer sa propre fréquence, il pourrait être indétectable par l’antenne» admet Cédric Payet avant d’ajouter : «Mais il y a aussi la caméra».
C’est donc une sorte de double sécurité qui permet de surveiller une zone en particulier. Si un drone entre dans le champ d’action des appareils, il est directement repéré et déclenche une alarme. Le système envoie également un SMS au numéro choisi, et il enregistre le numéro de série de l’appareil. Il est ainsi possible de savoir s’il est déjà connu ou non. Et pour les entrepreneurs qui s’inquiètent des alarmes causées par leurs propres drones, Protectas répond qu’il est possible de les inscrire sur une liste blanche. «Ils seront repérés mais ne déclencheront pas l’alarme» explique Emmanuel Mathier, un employé de chez Alltron, distributeur de DeDrone.
En l’état, le personnel de Protectas n’a pas les moyens légaux pour abattre les appareils, ni les brouiller. «Nous sommes obligés d’appeler la police pour cela» affirme Alain Gagné, Area Manager de Protectas en Suisse romande. L’entreprise de sécurité est formelle : c’est bien la législation qui coince. Et ce, même si les clients réclament davantage d’action. «Nous avons eu un appel d’offre pour un logiciel de brouillage. Sauf que c’est strictement interdit» raconte Cédric Payet.
Depuis le 1er janvier 2018, l'importation et la possession d'un perturbateur sont strictement interdites en Suisse comme dans plusieurs pays de l'Union européenne. Les règles applicables à ces appareils, appelés aussi "blocker" ou "jammer", sont donc durcies puisque jusqu'ici l'interdiction portait uniquement sur leur mise sur le marché et leur utilisation. (Admin.ch)
Politique à maîtriser
Les drones ont un large panel d’activités illégales auxquelles contribuer. Outre l’espionnage industriel, qui inquiète bon nombre de sociétés implémentées en Suisse, il existe les risques de largage de drogues dans les prisons, de repérage des lieux pour les cambrioleurs ou des risques terroristes lors de manifestations. Des solutions comme des filets à drones font sourire les experts de la sécurité de Protectas, qui y voient des tentatives un peu futiles. «Le filet va jusqu’à 25 mètres, vu la vitesse de certains drones il faut être particulièrement réactif et adroit» estime Alain Gagné.
Un bon début ?
Parmi les curieux et potentiels clients, il y avait beaucoup d’optimisme. Tant au sein du corps policier que de responsables d’aérodromes et site manufacturiers, la question des drones reste centrale. «Les drones pour réaliser les tours de surveillance plutôt que des humains, j’en rêverais» expliquait l’un des participants. Du côté de Protectas, le but est aujourd’hui de vendre ce service à des entreprises. Les projets-pilote devraient ensuite attirer d’autres clients, selon Cédric Payet.
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