Des startups suisses qui voient loin
Satellites spatiaux, dépistage et guérison d’Alzheimer, réalité virtuelle, ingénierie financière: les projets présentés lors de la soirée des 50 startups de Bilan, co-organisée par UBS, affichent leur ambition sur des domaines stratégiques. Avec l’objectif d’attirer les investisseurs vers l’écosystème suisse.
Les projets sont ambitieux, les besoins de financement à la hauteur. Sur le modèle du Swisscube, premier satellite suisse conçu à l’EPFL et lancé en 2009, la société Astrocast programme le déploiement dans l’espace de 64 nanosatellites, à même de couvrir -en termes de communication basse fréquence pour l'internet des objets- neuf dixième de la surface du globe. Un projet à 50 millions, en partenariat avec Airbus, pour lequel la société lève actuellement 15 millions de francs.
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Hauts potentiels pour marchés globaux
Astrocast n’était pas le seul, mercredi soir à Genève, à afficher un potentiel pour la conquête de marchés globaux. Au cours d’une édition 2018 des 50 startups, dans laquelle les entrepreneuses, plus présentes, se sont distinguées, Sandrine Cailleteau a présenté le projet de Reminisciences , dont elle est la cofondatrice. La jeune société a découvert un lien entre la dégradation de la flore intestinale et le développement de la maladie d’Alzheimer, qui promet d’être déterminant dans la prévention, le dépistage et le traitement de la démence, troisième cause de décès en Suisse après le cancer et les maladies cardiovasculaires. Reminisciences lève deux tranches de 5 et 10 millions respectivement, pour valider le test de diagnostic, et en vue de développer et effectuer des test cliniques de traitements.
Certains marchés visés se chiffrent en dizaine de milliards, comme celui de la publicité digitale. Advertima développe une intelligence artificielle qui permet d’identifier dans l’espace public, sur la base de la morphologie et l’apparence, différents types de clients grace à des capteurs intégrés à un écran d’affichage ou une vitrine. Une publicité individualisée et ciblée, adaptable en continue, peut alors être proposée, faisant ainsi sortir le marketing digital dans la rue. Une technologie suivie de très près, en particulier par la distribution. Migros et Raiffeisen sont déjà clients d’Advertima.
Au-delà de la Medtech, bastion de l’innovation suisse, les projets attaquent donc désormais de nouveaux marchés stratégiques. A l'image de Daedalean, qui travaille sur un système de vol autonome pour drone commerciaux. Ou encore Imverse, qui vise à démocratiser la production de films en VR, en proposant une technologie facile d'utilisation et qui promet une division par 10 du coût de production.
Les family offices se positionnent
Si l'entrepreneuriat suisse semble avoir franchi un cap, comme l'ont reconnu plusieurs investisseurs présents mercredi soir, la tendance tarde à se traduire nettement en termes de capitaux investis. Les montants levés en 2017 en Suisse atteigent 938 millions, selon une étude récemment publiée par startupticker.ch. Un chiffre en relative stagnation (+3,5%), au vue de la hausse connue en 2016 (supérieure à 30%). Adam Said, fondateur de la société d'investissement genevoise ACE , a invoqué le système de caisses de pension suisse, très atomisé, qui freine l'investissement dans les jeunes pousses. Faute d'une taille critique, ces dernières ne disposeraient ni de l'assise financière pour une prise de risque sur la phase de lancement, ni de l'expertise pour placer dans le capital-croissance. Les rounds aux montant plus élevés (souvent supérieurs à 10 millions) continuent à trouver difficilement leur financement en Suisse.
Cependant, les alternatives au venture-capital se développent. Outre les ICO (initial coin offering) qui permettent aux entreprises de la blockchain de se financer via l'émission de jetons et qui ont connu une explosion dans le pays en 2017, les family office montent en puissance dans le financement des entreprises innovantes. Eric Lohrer, Partner chez Loreda Hdlg (Family Office d’Hansjörg Wyss), a mis en avant certains avantages offerts aux startups par les family office, notamment le traitement individualisé des cas, moins de procédures, et moins de pression pour investir que les VC.
Le panel a mis en avant une fois de plus une certaine difficulté des entrepreneurs suisses à s'affirmer et à voir grand, qui découragerait les VC installés en Suisse d'investir dans les startups du pays. Un constat susceptible d'évoluer, si le niveau d'ambition des startups constaté hier soir se maintient sur la durée.
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