Comment Zuckerberg veut doper l’innovation en Afrique
Dans la Silicon Valley de Lagos au Nigeria, le fondateur de Facebook a investi 24 millions de dollars dans un « accélérateur de talents » baptisé Andela. Visite.

Dans cette ruelle poussiéreuse écrasée par le soleil de la métropole de Lagos, un grand bâtiment gris ne se distingue des autres constructions que par l’intense va-et-vient à son portail. Nous sommes à l’entrée d’Andela, l’ »accélérateur de talents » que Mark Zuckerberg a visité septembre en dernier au Nigéria.
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« Sa venue a suscité énormément d’émotion et d’enthousiasme. Cette rencontre représente une formidable reconnaissance pour tous les participants au programme », rapporte Mohini Ufeli, en charge de la communication de la société. Le site d’Andela ne figurait pas par hasard sur le programme de la tournée africaine du fondateur de Facebook. La fondation du multimilliardaire de 32 ans et de son épouse y a investi 24 millions de dollars en juin 2016.
Créée en 2014, la société Andela est basée aux Etats-Unis à New York et a déployé des campus à Lagos et à Nairobi (Kenya). Soutenue par de gros investisseurs tels que Google Ventures (GV), le fonds américain Spark Capital ou encore le fondateur d’eBay Pierre Omidyar, l’initiative a pour but de former 100 000 développeurs en dix ans.
« Nous fonctionnons comme une agence spécialisée dans le recrutement et la formation. Nos clients sont des compagnies comme Microsoft et IBM qui font appel à nous lorsqu’elles recherchent du personnel qualifié», explique Mohini Ufeli. La rumeur dit que le processus de sélection pour accéder au programme de 4 ans est encore plus difficile que celui d’Harvard. « Andela reçoit plus de 40 000 candidatures par an pour n’en retenir que 1% », poursuit la jeune femme.
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Ici, pas de toboggan comme chez Google ni rien du clinquant ostentatoire des compagnies californiennes. Serrés dans des « open spaces » aux standards africains, une centaine de geeks nigérians répartis sur deux étages pianotent sur leurs PC. La concentration règne dans le vacarme des climatiseurs. Dans l’environnement chaotique du Nigeria, les chances offertes par le projet qui salarie les participants constituent une opportunité qu’aucun d’entre eux ne veut gâcher.
Palier les faiblesses du système éducatif
L’initiative Andela palie les faiblesses du système éducatif victime de l’indigence des gouvernements successifs. L’université locale n’est pas en mesure de former des professionnels répondant aux critères du marché. Les innombrables autoentrepreneurs nigérians qui s’illustrent dans la création numérique ont souvent acquis leurs connaissances à l’étranger. Les jeunes recourent aussi massivement aux ressources disponibles sur le net afin d’améliorer leurs compétences.
Connue de tous dans les milieux technologiques, Andela est un symbole de la « Silicon Valley africaine » de Lagos. Son voisinage agit comme un pôle d’attraction pour les start-up, incubateurs et entrepreneurs dans les technologies de l’information. De nombreuses compagnies emblématiques sont rassemblées à cet endroit.
Parmi elles, Jumia, filiale du géant allemand Rocket Internet (Zalando) et leader du e-commerce africain. Il y a aussi Konga, géant de la distribution d’électronique de loisirs ou le site de recherche d’emploi Jobberman, l’une des pages les plus visitées du pays. L’effervescence qui règne dans le quartier renvoie au slogan d’Andela : « Si la révolution digitale a débuté dans la Silicon Valley, son avenir s’écrira dans les villes d’Afrique. »
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