Ces savants suisses qui font avancer la science
Derrière les classements flatteurs, la place scientifique suisse rayonne grâce à l’excellence de ses chercheurs mais aussi grâce à leurs initiatives originales. Démonstration.
Première en Europe pour l’innovation, selon l’Union européenne, et même dans le monde, selon le Global Innovation Index. Première en ce qui concerne le nombre de Nobel rapporté à la population et seconde quand on compte les brevets. Seconde encore en ce qui concerne l’impact des publications scientifiques de ses chercheurs et première à nouveau quand il s’agit de l’internationalisation de ses universités… N’en jetez plus. En matière de science, la Suisse, c’est le premier de la classe mondiale.
Pourtant, derrière le travail passionné des chercheurs, qu’ils soient d’origine suisse ou étrangère, se cache une autre réalité. De plus en plus souvent, ils sont à l’origine d’entreprises globales qui, si elles ne sont pas forcément de nature purement économique, ont une énorme influence sur le cours de la science.
Didier Quéloz, chasseur d’étoiles - -
A Cambridge, le chercheur genevois Didier Quéloz en est un bon exemple. Avec son professeur de l’Université de Genève Michel Mayor, il a littéralement créé un pan entier de la recherche astronomique. En 1995, les deux Genevois découvrent P51 Pégase, la première planète en dehors de notre système solaire. Depuis, la quête d’exoplanètes, et même de vie sur de tels astres, explose.
Didier Quéloz est ainsi d’abord parti au Jet Propulsion Laboratory, en Californie, pour y développer de nouveaux instruments. Revenu à Genève, il a ensuite été recruté par Cambridge qui lui a proposé un poste au sein de son plus prestigieux laboratoire, le Cavendish Lab et ses 12 Prix Nobel, pour y créer une nouvelle discipline. Il est de tous les projets européens et américains dans la quête de nouvelles planètes. Grâce à ce réseau, la Suisse développe Cheops, le premier satellite Swiss made pour la caractérisation des exoplanètes.
Hilal Lashuel, expert jusqu’au Qatar - -
Le cas d’Hilal Lashuel est différent puisque ce neuro-scientifique, venu du Yémen aux Etats-Unis, s’est d’abord hissé comme chercheur à Harvard avant d’être recruté comme professeur à l’EPFL en 2005. Peu après, le campus mène des négociations avec le Qatar auxquelles il est rapidement associé. En 2009, la Qatar Foundation a créé trois instituts de recherche, dont un dans le domaine biomédical dont il a pris la direction, l’an dernier, tout en conservant son poste à Lausanne.
Très impliqué dans le réseau des scientifiques arabes expatriés, il se sert du modèle de la Faculté des sciences de la vie qu’il a vu grandir à l’EPFL non seulement pour collaborer, mais pour inspirer cet institut de recherche biomédicale et lui donner un impact au-delà du Qatar dans tout le Moyen-Orient.
Klaus Schönenberger, la techno au service du Sud - -
Toujours à l’EPFL, Klaus Schönenberger s’emploie, lui, à faire rayonner le savoir-faire technologique suisse dans les pays frontières d’Afrique et d’Asie du Sud-Est. En 2009, alors vice-président de DJO, une entreprise de technologies médicales, il se rend compte en parcourant un rapport de Philips que son industrie ignore absolument le Sud. Il démissionne et fonde Essential Med avec pour but de redévelopper les technologies médicales pour les rendre accessibles aux pays pauvres.
Intégré à l’EPFL, il lance Essential Tech afin d’élargir, entre autres à l’énergie, cette démocratisation des technologies. Il développe, avec 40 chercheurs du campus, une dizaine de labos de la HES-SO, le CHUV, le PSI et l’Ecole polytechnique de Yaoundé, un appareil de radiologie suffisamment robuste pour résister à l’instabilité des réseaux électriques des pays pauvres et dix fois moins cher que les appareils du marché. Si l’on sait que deux tiers de la population mondiale n’a pas accès à la radiologie pourtant vieille d’un siècle, l’impact de cette initiative s’annonce phénoménal.
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