Quartier HorizonsUn écoquartier géant pour l’Ouest lausannois
La première pierre du futur quartier a été posée le 30 août dernier. Chavannes-près-Renens s’apprête ainsi à accueillir 3000 nouveaux habitants d’ici à fin 2024, ce qui en fait un des plus grands écoquartiers de Suisse romande.

Le projet est colossal: 8 immeubles, 893 logements, 10’000 m2 de surface de bureaux, une esplanade piétonne de 55’000m2… Un emplacement au cœur d’un pôle multimodal avec autoroute, bus et métro M1 à proximité. D’ici à deux ans, le projet Quartier Horizons, un écoquartier alimenté à 100% par de l’énergie renouvelable, va complètement redessiner l’est de Chavannes-près-Renens.
Du marché de gros à l’immobilier
À l’origine du projet, un terrain acheté par Pierre Demaurex dans les années 90, alors directeur d’Aligro, qui devait accueillir une grande surface alimentaire. Dix ans plus tard, l’idée d’un quartier commence à germer et c’est en 2018 que la famille Demaurex devient promotrice. Elle s’entoure de la société immobilière Servipier (bâtiment C). À leurs côtés, Credit Suisse Fondation de placement Real Estate Switzerland, qui a récupéré trois-quarts de la parcelle (bâtiments A, B et D) et dont les investissements s’élèveront à 450 millions de francs.
Le bureau d’architecte Pezzoli & Associés a conçu le Quartier Horizons. Son directeur, Giovanni Pezzoli, a résumé lors de la conférence de presse son cahier des charges en trois points: réduction des nuisances sonores dues à l’autoroute, aucune énergie fossile et des aménagements d’espaces publics.
Trois entrepreneurs totaux travaillent main dans la main pour mener à bien la construction. HRS Real Estate, Complex Bau et le Groupe Porr se partagent donc les travaux. Leur défi? Être parfaitement coordonnés, notamment au niveau de la logistique ou encore assurer la pérennité des flux. «Avec 800 à 1000 ouvriers sur place au plus fort des travaux, nous devrons également veiller au respect des conditions de travail», a assuré Valéry Viennot, directeur général de Complex Bau.

Un quartier fossil free
Qui dit écoquartier dit forcément énergie verte. «Dès la planification, pour moi, il n’était pas question d’utiliser le moindre carburant fossile dans ce quartier, lance Laurent Jospin, directeur de Servipier. D’autant plus que d’ici à 2050, même les vieux bâtiments devront être carbone zéro.» Si une petite réserve d’énergie fossile était prévue au début du projet, Quartier Horizons fonctionnera uniquement grâce aux énergies renouvelables. En plus des pompes à chaleur et des panneaux solaires, des façades ventilées permettront une meilleure isolation thermique, réduisant ainsi les émissions de gaz à effet de serre.
Avec plus de 1800 places pour vélos et seulement 821 places de parc pour les logements, les commerces et les bureaux, Quartier Horizons privilégie la mobilité douce. Les flux motorisés auront lieu en sous-sol, laissant la surface extérieure aux piétons et cyclistes. De nombreuses bornes pour deux et quatre-roues permettront la recharge des véhicules.
La population de Chavannes-près-Renens passera d’environ 9000 habitants aujourd’hui à près de 12’000 à la fin du chantier, impactant les infrastructures de la commune. Cette dernière prévoit dès lors la construction d’une école, le réaménagement des routes et une nouvelle passerelle reliera le quartier à l’Université de Lausanne (UNIL) et l’EPFL.

Des micro-investisseurs pour la PPE
L’un des points forts de l’écoquartier mis en avant par les promoteurs, c’est la mixité sociale. Mais contrairement aux Plaines-du-Loup, aucun logement subventionné n’est prévu. Comment vont-ils dès lors créer cette mixité sociale? La Fondation de placement de Credit Suisse mise sur la typologie des appartements et les infrastructures périphériques: logements adaptés aux seniors, grands appartements pour des colocations, crèches, centre médical, etc.
Selon Sonia Romano, responsable de la commercialisation pour la Suisse romande auprès de Credit Suisse Asset Management Suisse SA, les loyers débuteront aux environs de 950 francs pour la location d’un studio et jusqu’à 2800 francs pour un 4,5 pièces. Laurent Jospin estime les plus grands appartements en PPE, qui bénéficieront du meilleur emplacement, autour de 1’230’000 francs.
Au vu de la proximité avec l’UNIL et l’EPFL, les promoteurs ciblent notamment la population estudiantine. Les studios mis en vente en PPE ont tous trouvé preneur. Laurent Jospin explique que ce sont à 90% des micro-investisseurs qui s’y intéressent. Un petit capital suffit pour l’achat et il représente d’autant plus un bon investissement que la location de ces studios par des étudiants est assurée. La commercialisation de tous les autres appartements en location commencera début 2023.
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