Le chatbot ou agent conversationnel DoNotPay, alimenté par ChatGPT-3, devrait prochainement conseiller dans une salle d’audience une personne qui cherche à éviter une amende et les conséquences d’un excès de vitesse.
Le défenseur portera des écouteurs sans fil qui transmettront les propos du juge au chatbot. L’IA diffusera ensuite des réponses suggérées, que l’individu pourra choisir de répéter.
L’audition doit avoir lieu dans une salle non divulguée, dans le courant du mois de février.
Pour contourner les restrictions sur l’utilisation d’appareils électroniques, Joshua Browder – PDG de DoNotPay — a expliqué à Gizmodo que l’entreprise s’appuie sur les normes d’accessibilité auditive d’un tribunal particulier, autorisant l’utilisation des AirPods d’Apple. À la question de savoir si le juge sera au courant de l’assistance de l’IA pendant l’audience, Browder a répondu: «Certainement pas».
«La plupart des gens n’ont pas les moyens de se payer une représentation juridique. L’utilisation de l’IA dans une situation réelle sera une preuve de concept pour que les juges autorisent à l’avenir la technologie dans la salle d’audience», selon Browder.
DoNotPay a été créé par ce jeune homme britannique. Il avait 19 ans en 2016 lorsqu’il a fait la une des journaux du monde entier pour avoir créé un robot avocat offrant une assistance juridique automatisée et gratuite aux conducteurs pour contester leurs amendes d’ordre. Surnommé le Robin des Bois de l’Internet, son application a résolu 2 millions de cas depuis sa création.
Le 13 décembre dans un tweet, Joshua Browder a proposé son idée de faire intervenir l’IA devant une audience au tribunal.
Outre les railleries récoltées pour son coup d’éclat, Browder sait qu’il aura d’autres défis à relever. De nombreux États et districts limitent les conseillers juridiques à ceux qui sont autorisés à pratiquer le droit, rappelle C/net. Un obstacle évident qui, selon le professeur Emily Taylor Poppe, pourrait causer des problèmes à DoNotPay; l’IA pourrait être considérée comme un avocat agissant sans licence.
Ces écoutes illicites posent également des problèmes de confidentialité. Le programme informatique doit techniquement enregistrer les données audios pour interpréter ce qu’il entend, ce qui n’est pas autorisé dans de nombreux tribunaux.
Browder estime que les chatbots d’IA deviendront si communs que le parquet n’aura d’autre choix que de les autoriser. La capacité de l’IA à trier les informations, à repérer des modèles et à extraire rapidement des données signifie qu’elle deviendra rapidement le «copilote» de nos quotidiens.
L’ambition de Browder va même plus loin. Dans un deuxième tweet en janvier, il propose une récompense de 1 million de dollars à tout avocat ayant une affaire à défendre devant la Cour suprême des États-Unis qui se laisserait guider par l’IA. «L’avocat devra porter des AirPods et permettre à notre robot avocat de plaider, en répétant exactement ce qu’il dit».
L’idée est intéressante, mais aussi illégale. Tous les appareils électroniques, sans exception, sont strictement interdits dans une cession de la Cour suprême. Affaire à suivre.
Sources: Gizmodo / New Scientist / C/Net
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Innovation – Un avocat IA se prépare pour son premier procès aux États-Unis
Pour la première fois, un chatbot juridique va jouer le rôle d’un avocat dans un Palais de justice.