PrévoyanceToutes les caisses de pension ne se valent pas
Le niveau de prestation de la LPP produit une incidence notable sur le montant total épargné en vue de la retraite. Illustration à travers l’exemple fictif d’Irina, 51 ans, qui cherche à maintenir son niveau de vie après 64 ans.

Un élément fondamental de la préparation de sa retraite est le passage en revue de toutes les sources de revenu disponibles au moment opportun. Prenons l’exemple d’Irina, célibataire de 51 ans, pour illustrer les différentes étapes de ce processus important.
Évaluer ses besoins pour vivre
La première étape consiste à établir un budget des dépenses. Dans le cas d’Irina, celle-ci a estimé qu’elle aura besoin, à l’âge de 64 ans, de 76’000 fr. pour maintenir son niveau de vie.

Déterminer le montant de sa rente
Sa première source de revenu est constituée de l’AVS. Irina a commencé à cotiser à 21 ans (l’âge légal) et elle a gagné durant sa vie professionnelle un salaire annuel moyen de 95’000 fr. (soit plus que les 86’040 fr. nécessaires à l’obtention d’une rente pleine). En fonction de ces éléments, elle touchera la rente AVS maximale de 28’680 fr.
L’autre source de revenu est constituée du 2e pilier (LPP). Contrairement à l’AVS, dont les conditions sont les mêmes pour tous, le niveau de la rente LPP dépend directement du type de caisse de pension choisie par l’employeur pour l’ensemble de ses collaborateurs. L’employeur d’Irina a opté pour une caisse de pension de base (minimum légal) qui assure son salaire à hauteur de 60’945 fr., même si celle-ci gagne plus.
Sa rente LPP se montera en conséquence à 22’735 fr. qui, additionnés au montant de l’AVS, donneront une rente totale de 51’145 fr.
Calculer la lacune à combler
Par rapport aux 76’000 fr. de besoins exprimés par Irina, la lacune s’élève à 24’585 fr. Elle devrait alors avoir accumulé un capital de 361’544 fr. qui, converti en rente à un taux de conversion de 6,8%, lui procurerait le revenu manquant à sa retraite (361’544 fr. * 6,8% = 24’585 fr.).
Prévoir des revenus complémentaires
Prévoyante, Irina a épargné, depuis ses 25 ans, un montant annuel de 2000 fr. qu’elle a placé dans un 3e pilier A avec un intérêt moyen de 2,5%; ce qui représente un pécule de 72’023 fr. Même en tenant compte de cet apport, la lacune de prévoyance représente encore un effort financier important puisque au mieux, en se basant sur un rendement moyen de 2,5%, Irina devra économiser chaque année quelque 19’122 fr. pour atteindre son objectif de rente.
Ce scénario est réaliste mais un tel objectif de rendement n’est envisageable qu’en investissant dans des placements composés à 40% d’actions et présentant donc un profil de risque relativement élevé. En cas d’aversion au risque, il conviendrait alors d’opter pour des placements plus sûrs mais ayant un effet sur le niveau d’épargne nécessaire qui serait alors plus important.
Une rente annuelle supérieure de 30’000 francs
Supposons qu’Irina, tout en conservant le même salaire, change d’entreprise et que son nouvel employeur lui propose une LPP sur-obligatoire qui assure la totalité de son salaire: elle obtiendrait une rente totale (AVS comprise) de 64’119 fr. au lieu des 51’145 fr.
Mieux encore, imaginons qu’elle trouve un emploi dans une société qui offre la meilleure LPP possible (cela existe!), elle disposerait alors d’une rente totale de 80’750 fr.!
Finalement, à salaire comparable, le niveau de prestation de la LPP produit une incidence notable sur le montant total épargné en vue de la retraite.
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