Vladimir Poutine a récemment été écarté de son rôle de président de la Fédération Internationale de Judo.
Cependant, comme vous l’aurez certainement déjà remarqué, entre mise en scène personnelle de son président et investissements colossaux dans les événements sportifs internationaux, la Russie est une nation de sport. La culture du sport au niveau national demeure presque un culte dans ce pays de plus de 145 millions d’habitants.
Une stratégie à long terme avait été mise en place, il y a plus de 15 ans, pour accueillir des événements sportifs de premier plan. Nous nous souvenons tous des JO de Sotchi en 2014, parmi les plus chers de l’Histoire, mais qui ont permis de placer sur la carte cette cité balnéaire très prisée des touristes (utilisée aussi pour un circuit de Formule 1).
D’autres pays ont également fait le choix de cette stratégie: utiliser le sport pour dévoiler leur culture, mais également ouvrir leurs portes à l’Occident. C’est sans aucun doute une belle carte de visite et un atout aussi bien diplomatique que touristique – soft power.
Toutefois, tout s’est assombri le 24 février dernier avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, suivie d’une ribambelle d’annulations et de sanctions. Qu’adviendra-t-il de tous ces événements internationaux et dizaine de milliers de personnes impliquées dans leur organisation?
Nous avons pu recenser plus de 20 événements sportifs internationaux annulés depuis le début de l’année:
La FIFA et l’UEFA ont suspendu tous les événements en Russie, déplaçant la finale de la Champions League de St Petersburg à Paris.
La F1 annonçait le 25 février l’annulation, pour 2022, de l’étape de Sotchi.
La Fédération Internationale des Sports Universitaires (FISU) a également dû trouver un nouvel organisateur pour ses premiers FISU World University Championships Combat Sports prévus en octobre à Yekaterinburg.
«L’enjeu est multiple pour les agences de sport business, notamment offrir une réelle diversité géographique aux instances et leur permettre de répartir dans le monde leurs événements jusque-là concentrés dans les pays occidentaux.»
Parmi les sanctions notables, le circuit de Silverstone en F1 a officiellement formulé l’interdiction aux écuries et pilotes russes de courir l’édition 2022 de la course, et plus récemment, les organisateurs de Wimbledon ont refusé la participation des joueurs russes et biélorusses.
Certaines agences de sports business ont fait de l’obtention de ces championnats et événements internationaux prestigieux leurs spécialités. L’enjeu est multiple, notamment offrir une réelle diversité géographique aux instances et leur permettre de répartir dans le monde leurs événements jusque-là concentrés dans les pays occidentaux. Cela permet également d’ouvrir ces événements à de nouveaux fans et d’attirer de potentiels nouveaux sponsors. C’est également, comme évoqué précédemment, un outil puissant de soft power pour certains pays désireux de s’ouvrir sur le monde.
La géopolitique actuelle semble grandement compliquer leur rôle et mission.
En espérant que la diplomatie par le sport revienne rapidement sur la première marche du podium.

Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Sport, business & géopolitique – Soft power, la Russie du sport
Pays vouant depuis l’ère soviétique un véritable culte à l’activité sportive, la Russie se trouve désormais exclue de l’organisation et de la participation aux grands événements internationaux. Un véritable coup d’arrêt pour sa stratégie diplomatique sportive.