Cependant, d’après une récente enquête de la Fédération suisse du commerce de détail, l’inflation modifie le comportement d’achat et un nombre croissant de consommateurs veulent profiter des rabais du Singles Day et du Black Friday en novembre. Alors que les clients réduisent leur consommation au quotidien et font davantage attention aux rabais, ils prévoient de manière ciblée des achats plus importants pendant les journées de shopping.
Les restrictions sanitaires ayant été largement levées, les gens retournent donc dans les magasins pour faire leurs achats de Noël, mais les attentes concernant la disponibilité des marchandises restent élevées.
Du shopping oui, mais à bon prix
Une nouvelle étude Oracle Retail portée sur un échantillon de 8107 consommateurs à travers le monde, a révélé que pour 47% d’entre eux le prix sera un élément déterminant pour les fêtes de fin d’année, les acheteurs étant de plus en plus préoccupés par l’inflation des coûts et les budgets plus serrés.
En réponse, 77% des consommateurs ont déjà fait ou prévoient de faire leurs achats en avance pour s’assurer qu’ils pourront obtenir les articles qu’ils désirent et avoir plus de temps pour rechercher les bonnes affaires. Près de 60% des acheteurs ont déclaré que les facteurs économiques actuels les amèneront à dépenser moins dans l’ensemble et 71% ont déclaré qu’ils envisageaient un financement du magasin ou un plan de paiement pour couvrir leurs dépenses.
En fin de compte, les acheteurs sont prêts à acheter si le prix est bon. En Suisse, l’enquête de la Fédération suisse du commerce de détail, conduite auprès de 4000 participants le montre: bien plus de la moitié des personnes interrogées ont déclaré être plus attentives aux promotions en raison de la hausse des prix. Ce chiffre atteint même 74% pour les produits alimentaires. Chez les hommes, la propension à dépenser est supérieure de plus d’un tiers à celle des femmes. (https://www.swiss- retail.ch/news/inflation_black_friday_singles_day/)
Quelque 34% des personnes sondées craignent de ne pas avoir l’argent qu’elles aimeraient dépenser pour les achats de Noël en raison de la hausse des prix des produits de base et près de la moitié redoutent que les cadeaux qu’elles souhaitent acheter soient plus chers cette année. Les acheteurs consacrent donc plus de temps à la recherche de la meilleure offre et envisagent des plans de paiement pour accéder aux articles de leur liste de cadeaux.
Disponibilité des stocks
À la notion de prix s’ajoute la disponibilité des stocks. Pour les détaillants qui sont toujours confrontés à l’approvisionnement à flux tendus, la mise en place de stratégies d’approvisionnement de marchandise et de prix adéquates sera déterminante pour la gestion des marges et des attentes des clients.
Alors que le monde se réinitialise et se rétablit et que les usines reviennent à la production, les consommateurs reprennent leurs habitudes de vie, se socialisant davantage, sortant dîner ou partant en voyage. Cette dynamique a redonné envie aux consommateurs d’acheter.
Or, à mesure que les attentes des consommateurs changent, la supply chain devient une partie essentielle des décisions d’achat des consommateurs. Bien que les marques de luxe aient été désavantagées par le passé, elles ont désormais la possibilité de tirer parti des stocks en difficulté comme les articles soldés ou les nouveaux stocks pour se rapprocher des nouveaux clients ou de ceux déjà fidèles.
L’absence d’un produit au bon endroit et au bon moment peut représenter le coût le plus important pour un détaillant. Nous savons que les ruptures de stock compromettent la croissance du chiffre d’affaires et la satisfaction des clients. Son impact sur les marges est tout aussi important.
Les détaillants doivent être proactifs dans la constitution de leurs stocks en tenant compte de la taille, du style et de la couleur de l’assortiment afin d’éviter des coûts de transfert élevés de magasin à magasin.
Davantage de transparence par la data
Les consommateurs exigent de la transparence quant à l’origine et à la durabilité, deux autres facteurs qui déterminent leur acte d’achat. Pour maintenir la fidélité des clients, il ne suffit donc pas de leur présenter une nouvelle gamme de produits. Il faut leur proposer du choix et leur donner raison de faire confiance aux informations indiquées sur l’emballage ou le produit.
En combinant les données techniques et de conformité des articles avec les données de vente, de fidélité et de navigation en ligne, de plus en plus de commerçants identifient les opportunités d’étiquetage pour promouvoir des mots-clés, des arguments de vente et des images avec l’assurance qu’ils soient ciblés.
Le défi consiste à rendre ces données techniques et de conformité facilement accessibles. Grâce à une gestion des données vérifiées et validées, les marques bénéficient d’une base fiable leur permettant de tirer parti des changements permettant d’accélérer les réponses aux défis et tendances du marché.
La numérisation peut-être à double tranchant pour le marché suisse. C’est une opportunité ainsi qu’un défi. Le web crée des cycles d’achats de 24 heures sur 24 et la technologie rend les processus plus efficaces tout en créant de nouvelles expériences d’achat.
Mais la porte s’ouvre également à la concurrence internationale. Et les exemples de distributeurs qui ont recours à la technologie ne manquent pas.
Proche de nous, Bally, marque de luxe emblématique qui propose des chaussures, des sacs et des accessoires et du prêt-à-porter, continue de se concentrer sur une qualité et un service client inégalés. Pour tenir cette promesse, Bally remplace ses systèmes de point de service (POS) actuels par Oracle Retail Xstore dans 18 pays. Grâce aux systèmes mobiles, les distributeurs de Bally peuvent accéder facilement aux données dont ils ont besoin pour mieux comprendre les préférences des clients et se déplacer librement pour aider les clients à trouver la marchandise qu’ils recherchent - que ce soit en magasin ou en ligne - et à passer à la caisse en toute simplicité.
Une autre tendance que l’on constate aujourd’hui est le phygital. Beaucoup de détaillants créent ainsi des boutiques physiques -sortes de showroom- où la totalité du stock n’est pas présente mais où la présence de conseillers peut aider à la décision grâce à des ordinateurs ou à des bornes connectées permettant de passer commande sur place et d’avoir son produit livré à domicile ou en boutique. C’est ainsi que Zalando, par exemple envisage des boutiques physiques (https://www.au-magasin.fr/news/zalando-en-marche-vers-les- boutiques-physiques.html).
Un retour aux fondamentaux selon les besoins de Maslow plutôt qu’une vague Métavers
Les préoccupations des consommateurs et des détaillants liés à une crise économique étant écartées pour le moment, qu’en est-il du Métavers?
Alors que les médias sociaux continuent de jouer un rôle plus important dans la façon dont les consommateurs découvrent de nouvelles offres, de nouveaux produits et de nouvelles marques avec Facebook en tête suivie par Instagram et Youtube, le métavers reste cependant marginal malgré le battage médiatique avec moins de 1% des consommateurs qui y recourent pour découvrir de nouveaux produits. Et malgré l’essor du marketing d’influence B2C, seuls 12% des consommateurs ont indiqué que la suggestion d’un produit par leurs influenceurs préférés les a incités à acheter.
Pour conclure, le changement de paradigme que nous vivons pourrait ne pas être uniquement une opportunité pour les détaillants de se réinventer mais également pour chacun de redécouvrir de nouvelles formes d’enchantement par le shopping traditionnel?

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Inflation & pouvoir d’achat – Shopping de fin d’année en Suisse: sera-t-il le même en 2022?
Avec l’arrivée des fêtes, les prévisions en termes d’habitudes de consommation se multiplient. Malgré la crise énergétique, la Suisse ne devrait pas entrer en récession, selon les prévisions de l’Institut KOF. En raison d’une inflation plus faible que dans la zone euro, la consommation en Suisse serait moins impactée.