
Jamais deux sans trois! «Curatée» comme on dit aujourd’hui par Lionel Bovier, la première édition de la biennale «Sculpture Garden» s’était déroulée normalement à Genève en 2018. Je vous en avais parlé. Confiée à Balthazar Lovay, la seconde mouture s’était révélée du genre chaotique en 2020. C’était l’été. Il faisait beau. Les pièces arrivaient cependant au compte-goutte dans l’enceinte du parc La Grange. La pandémie rendait les livraisons imprévisibles. Il y avait eu pour couronner le tout une tempête shakespearienne. D’où quelques envols impromptus. Mais enfin, la manifestation s’était autrement passée sans trop d’accrocs. Je vous ai aussi raconté tout cela.
Du 9 juin au 30 septembre
Nous en arrivons logiquement aujourd’hui à la troisième version de «Sculpture Garden». Initiée par la foire Artgenève et réalisée en collaboration avec le Mamco (avec bien sûr en sous-main la Ville de Genève), l’exposition en plein air se verra vernie le 9 juin prochain. L’événement se veut d’ores et déjà «de haut calibre et accessible à tous». Belle contradiction! Autant dire qu’il tentera de faire passer un éléphant par le chas d’une aiguille. La manifestation remplira à nouveau les espaces verts de La Grange et ceux du parc des Eaux-Vives, où elle restera en place jusqu’au 30 septembre. Elle annexera cette fois la nouvelle plage des Eaux-Vives. L’art contemporain va donc se jeter à l’eau. Il y aura en tout vingt-six œuvres. Comme les deux fois précédentes elles seront composées de pièces existantes et de nouvelles productions.

Devrim Bayar sera cette fois le commissaire. Ou plutôt «la». En cette année de grâce 2022, il faut qu’une femme se retrouve partout aux commandes. A 42 ans, Devrim a un parcours très contemporain derrière elle. Son terrain d’action principal reste la Belgique. Née à Bruxelles, la curatrice a été la rédactrice en chef de «Code Magazine» de 2005 à 2009. Elle a enseigné à La Cambre de 2010 à 2013. Elle s’occupe de la plateforme Le Salon. Devrim est aujourd’hui commissaire au centre WILS de la capitale. Un parcours que je qualifierai de rectiligne.
Un seul Suisse
Quels gens créeront une œuvre spécialement pour «Sculpture Garden»? Je vais vous donner la liste. Il y a la Vénézuélienne Ana Alonso, la Française Céline Condorelli, la Polonaise Zuzanna Czebatul, l’Américaine Liz Deschenes, le Belge Koenraad Dedobbeler, le Français David Douard, les Belges Jos de Gruyter et Harald Thys, le Mexicain Gabriel Kuri, l’international David Lie, l’Anglaise Lucy McKenzie, le Néerlandais Willem Oorebeek, le Turc Ceylan Öztrük et le Suisse Mathias Pfund, que l’on commence à voir un peu partout. Ces gens sont en majorité jeunes, Pfund étant à 30 ans le cadet et Liz Deschenes à 56 ans l’aînée. J’espère que je ne me suis trompé sur la nationalité et le sexe de personne.
Deux projets spéciaux
Et les pièces existantes? Ce seront celles de Douglas Abdell, Sophia Al-Maria, Sammy Baloji, Nina Beier, Meriem Bennani, Charlotte vander Borght, Elif Erkan, Alia Farid, Manfred Pernice, Bojan Šarčeviċ et Erika Verzutti. Une option très internationale. Aucun Suisse ici. Vous me direz qu’il existe pour la sculpture suisse le festival Bex & Arts, dont la prochaine version devrait se dérouler en 2023. Deux «projets spéciaux» sont prévus pour «Sculpture Garden», dont un avec des étudiants de la HEAD. Parmi les sponsors, j’ai aussi bien noté la maison d’enchères Phillips que la banque REYL & Cie ou la firme Bulgari. La suite au mois de juin!
Né en 1948, Etienne Dumont a fait à Genève des études qui lui ont été peu utiles. Latin, grec, droit. Juriste raté, il a bifurqué vers le journalisme. Le plus souvent aux rubriques culturelles, il a travaillé de mars 1974 à mai 2013 à la "Tribune de Genève", en commençant par parler de cinéma. Sont ensuite venus les beaux-arts et les livres. A part ça, comme vous pouvez le voir, rien à signaler.
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Art contemporain – «Sculpture Garden» aura lieu pour la troisième fois
La biennale genevoise se déroulera dès le mois de juin aux parcs de La Grange et des Eaux-Vives. Il y aura beaucoup d’œuvres créées pour la circonstance