Il devient urgent de repenser la manière de produire, transformer, stocker, distribuer, vendre, préparer et consommer les aliments.
L’optimisation des ressources dans l’agroalimentaire concerne l’utilisation appropriée de l’eau, des fertilisants et pesticides, de l’énergie et des matériaux d’emballage le long de la chaîne de valeur de la production à la consommation alimentaire.
Elle sous-entend également la réduction, la surveillance, la gestion, le recyclage et la valorisation des déchets et co-produits, ainsi que l’utilisation de sources et de technologies alternatives de production alimentaire.
On sait donc comment impacter la durabilité de l’écosystème agroalimentaire, mais comment s’y prendre dans la pratique?
Le géant Nestlé mise sur l’innovation technologique et met sur pied des accélérateurs de start-up, soutient l’agriculture régénératrice avec la création d’un institut de sciences agricoles et sélectionne des solutions novatrices grâce à des compétitions telles que le Swiss Startcup Challenge de Nespresso qui a récemment couronné la startup Terra Preta favorisant la production de biochar à partir de déchets agricoles.
Quelques exemples d’innovations de start-up illustrent l’élan de transformation de l’écosystème.
Les fermes urbaines verticales comme YASAI produisent des denrées alimentaires localement, évitant ainsi le transport, recyclent l’eau, valorisent l’énergie thermique et n’utilisent pas de pesticide. De plus, du fait de leur verticalité, elles utilisent moins d’espace.
Insolight propose une solution agrivoltaïque innovante sous forme de panneaux solaires translucides qui remplacent les toits des serres traditionnelles.
Fruitful permet aux agronomes de monitorer en temps réel la croissance de leurs cultures avec des données environnementales spécifiques obtenues grâce à des outils d’intelligence artificielle.
Les emballages alimentaires de MycPac sont issus d’une transformation de sous-produits ou déchets agricoles grâce au mycélium.
Les produits laitiers de Cultivated Biosciences sont à base de protéines végétales fermentées par des levures. La fermentation de champignons est à la base de la production d’une alternative aux produits carnés développée par Yumame Foods. Planted et Fabas produisent de la «viande» végétale alors que Mirai Foods développe de la viande en laboratoire.
Le monitoring des déchets dans la restauration est rendu possible grâce à la solution basée sur l’intelligence artificielle de KITRO, tandis que KOA est un exemple de valorisation de sous-produit du fruit de cacao.
L’innovation dans une startup c’est presque un pléonasme, mais afin de rester compétitif dans un espace très concurrentiel, notamment auprès des investisseurs mais surtout auprès des consommateurs, il est essentiel d’optimiser constamment le produit.
C’est là qu’intervient le transfert de technologies et de savoir qui concerne également, si ce n’est surtout, les PME, souvent traditionnelles, qui ont tout à gagner de se remettre en question.
Les nouvelles technologies et les innovations émergentes offrent aux entreprises des perspectives d’avenir et de croissance. L’enjeu est de stimuler l’innovation des acteurs de la chaîne de valeur, de la production alimentaire à la consommation, en les aidant à initier des projets d’innovation basés sur la technologie grâce à des connexions avec des centres de R&D. Optimisant ainsi leurs processus, produits et modèles économiques, contribuant à leur développement tout en impactant positivement la durabilité de l’écosystème agroalimentaire.
Un tel exemple de collaboration est celui de YASAI avec fenaco, l’Agroscope et l’Université des Sciences Appliquées de Zurich (ZHAW) ou celui de Planted avec la ZHAW (voir vidéo ci-dessous).
Mais les PME avec la tête dans le guidon, n’ont pas forcément le temps, les moyens ou les équipes dédiées et ne savent pas par où commencer. C’est là qu’interviennent les programmes d’idéation de Swiss Food Ecosystems soutenus par Innosuisse, qui permettent à des partenaires économiques et académiques de co-créer solutions appropriées aux problèmes existants.
Certains acteurs publics ne s’y sont pas trompés. À l’instar du canton de Vaud et Fribourg, entre autres, déjà très actifs dans le domaine agroalimentaire, le canton de Zurich vient de publier une étude sur son écosystème Food qui compte plus de 10 000 acteurs.
Prochaine étape: connecter ces acteurs virtuellement, mais aussi physiquement lors d’événements tels que celui de lancement de la plateforme le 30 mars prochain. Objectif: créer des synergies, favoriser les collaborations et grâce à l’innovation ouverte et l’intelligence collective, bâtir de nouvelles chaînes de valeur.

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Innovation & foodtech – Optimisation des ressources dans l’agroalimentaire
À l’heure d’économies d’énergie, il est un autre domaine où l’optimisation des ressources est pertinente. En effet, la production alimentaire est responsable de près d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre. Une meilleure durabilité est un enjeu majeur.