Face à la surmédiatisée Cryptovalley zougoise – berceau de l’ether - et à la scène blockchain genevoise – réputée financière -, Neuchâtel s’impose comme la Mecque du bitcoin. Aux portes du Jura et de sa tradition anarchiste, les cypherpunks neuchâtelois revendiquent les idéaux maximalistes originels de décentralisation et d’anonymisation de la «mère des cryptos».
«Le canton de l’horlogerie et de la microélectronique transpire la technologie.»
Car à Neuchâtel, terreau industriel, on aime l’odeur du soufre. Le canton de l’horlogerie et de la microélectronique transpire la technologie. On y retrouve un ingénieur bitcoiner un peu nerd à la promotion économique de l’État, qui a su réunir entrepreneurs, avocats spécialisés, fiduciaires pour implanter une cinquantaine de sociétés blockchain. France, Genève, Zoug, les projets arrivent de partout, avec en soutien une Banque cantonale qui a pris le risque réputationnel de soutenir les aventures cryptos.
Désormais, les millions pleuvent sur le jeune écosystème, derrière Origyn ou Dfinity valorisés aujourd’hui plus d’un milliard. Pourtant, on continue comme à l’habitude à se retrouver le jeudi entre copains à l’heure de l’apéro, pour partager expériences, expertises et penser de nouveaux projets. On peut alors y croiser des conseillers nationaux se laisser convaincre par des prêcheurs bitcoiners, autour d’une girafe aux Brasseurs.
Une façon de rappeler qu’à Neuchâtel, Bitcoin reste un projet politique en même temps qu’un pan incontournable du développement économique et du rayonnement international du Canton.

Joan Plancade est journaliste économique et d’investigation pour Bilan, observateur critique de la scène tech suisse et internationale. Il s’intéresse aux tendances de fonds qui redessinent l’économie et la société.
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L’éditorial – Neuchâtel, terre industrielle et Mecque bitcoin