Ces dernières semaines boursières n’auront pas été de tout repos. L’investisseur n’a pas d’autre choix que de composer avec cette avalanche de données qui nous obligent à prendre position toutes les 5 minutes et à changer d’avis dans les 5 minutes suivantes. Actuellement, nous sommes capables de tout et de son contraire en moins de temps qu’il ne faut pour dire «inflation».
Depuis l’avènement du Covid, les banques centrales ont dû sortir les stratégies rangées dans des boîtes avec une pancarte posée dessus. Une pancarte qui disait: «À n’ouvrir qu’en cas d’urgence.» On y trouvait les taux à zéro et l’argent bon marché. Les gouvernements ont ensuite arrosé la population d’aides et de soutiens économiques en tous genres. C’est ce qui a permis aux bourses mondiales de ne pas s’effondrer et même d’afficher de nouveaux records quelques mois plus tard.
Tout a un prix
Mais tout se paie un jour. En ce moment, nous payons cash sous forme d’une inflation que l’on qualifiera de «galopante». Les derniers chiffres le prouvent, elle n’est plus du tout sous contrôle aux États-Unis. Et même si les Européens font les malins parce qu’elle moins forte chez eux, on est gentiment en train de se rendre compte que la problématique risque d’y être exactement la même dans pas longtemps. Si on est tous au courant de la hausse du prix de l’essence à la pompe, on ne fait pas trop cas du prix du sucre, du café, de la farine et du pain. L’inflation est partout et la hausse des taux est la seule arme connue pour la combattre.
Ici, pas de vaccin, pas de pilule miracle, les banques centrales doivent monter les taux et vite. Mais pas trop. Pas trop vite et pas trop fort parce que sinon on risque de freiner cette économie qui tente de reprendre vie après l’épisode Covid. En résumé, et pour faire simple: si la FED et la BCE ne montent pas les taux assez vite, on sera dans une zone d’hyperinflation et ça sera la faute des banques centrales; mais si la FED et la BCE montent les taux trop vite et trop fort, l’économie va se vautrer et ça sera la faute des banques centrales. Il ne reste qu’à appliquer le remède avec la plus grande prudence et la plus grande parcimonie, tout en ne se laissant pas déborder sur les ailes.
Composer avec ça et… Musk
Les banques centrales ont le destin des places boursières entre leurs mains. Les investisseurs se retrouvent obligés de composer avec cet état de fait en espérant que Monsieur Powell et Madame Lagarde ne fassent pas d’erreur en essayant de stabiliser l’état du patient économie qui leur a été confié. Mais pendant que la grande majorité des médias financiers font leurs choux gras de l’inflation et spéculent sur des hausses de taux en rafales ces prochains mois, il y a à nouveau un type qui fait parler de lui toutes les cinq minutes et qui est clairement au-dessus de la mêlée, c’est Elon Musk.
Alors oui, faire parler de soi quand on est l’homme le plus riche du monde et que l’on s’est fait une spécialité de nommer ses enfants comme des formules mathématiques, c’est assez facile. Mais quand – en plus – vous vous mettez à faire du shopping avec vos économies, ça laisse forcément des traces sur les marchés et plus précisément sur Twitter.
Plus égal que les autres
Le patron de Tesla a donc décidé de prendre une participation de 10% dans Twitter, puis de faire un take-over sur le reste dans les jours qui ont suivi. Mais là n’est pas le problème. Il se situe surtout autour du fait que Musk n’a pas déclaré sa participation dans Twitter dans les délais légaux et continue également de parler un peu trop sur… Twitter.
Encore une fois, le milliardaire se met dans des positions «borderline», tant par ses méthodes que par le fait qu’il est plus égal que les autres et qu’il ne respecte rien. Mais peu importe, tant qu’il peut payer ses avocats, tout va bien se passer. Et quand on pèse 300 milliards, on peut se payer à peu près tous les avocats du monde.
Thomas Veillet, CIO de Merion Swiss Partners

Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
La finance décomplexée – L’inflation est partout, même chez Twitter
Les banques centrales devront agir avec délicatesse pour calmer la hausse des prix. Pendant ce temps, Elon Musk continue ses outrances.