Crise énergétiqueLes «sages» Allemands recommandent de rendre les riches plus solidaires
Le gouvernement d’Olaf Scholz devrait envisager d’augmenter les impôts pour les plus riches afin de financer les mesures de soutien contre l’inflation, ont préconisé mercredi les «sages», influent groupe d’économistes qui conseille le gouvernement allemand.

«Une hausse (…) du taux d’imposition maximum sur le revenu ou l’instauration d’une taxe pour les plus hauts revenus pourrait être considérée», ont affirmé les cinq experts dans leur rapport annuel, transmis mercredi au chancelier Olaf Scholz.
Cette proposition, de la part d’experts soucieux de rigueur budgétaire et fiscale, provoque un vif débat dans la classe politique allemande et au sein de la coalition au pouvoir.
A ce stade, les mesures de soutien aux ménages et aux entreprises contre la hausse des prix de l’énergie- dont le controversé plan de 200 milliards d’euros dévoilé en septembre- sont financés via de nouveaux emprunts.
Une hausse d’impôts pour les plus fortunés, «limitée dans le temps» permettrait de gérer la crise énergétique de «façon solidaire», tout en «limitant (son) impact sur le budget fédéral», selon les experts.
D’autant que ce sont «les plus pauvres (qui) voient leur consommation particulièrement réduite, car ils dépensent une grande partie de leur revenu en énergie et en alimentation», justifient les auteurs.
Les «sages» n’ont toutefois fait aucune proposition chiffrée. Ils appellent également à davantage «cibler» les aides de l’Etat vers les ménages les plus modestes.
Les libéraux du FDP, menés par le ministre des Finances Christian Lindner, refusent toute augmentation d’impôt, contrairement aux sociaux-démocrates et Verts, favorables à une taxation les plus riches.
Le chef de file du SPD au Bundestag, Rolf Mützenich, a en revanche jugé mardi que la proposition des «sages» était «très interessante».
Son homologue des Verts, Katharina Dröge, a de son côté déploré qu’»il ne soit pas possible de se mettre d’accord" sur le sujet.
«Dans cette période de flambée des prix, il faut soulager les gens et non pas les alourdir», a rétorqué Christian Dürr, le président des Libéraux du FDP au Parlement.
«Nous devons gérer cette crise de manière solidaire», a affirmé de son côté Olaf Scholz lors de la remise du rapport mercredi.
La crise énergétique bouleverse la première économie de la zone euro. Pour l’an prochain, les «sages» anticipent une récession de 0,2%, contre 0,4% attendu par le gouvernement.
AFP
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