Matthieu Hoffstetter

 est journaliste durabilité, innovation et luxe, historien de formation. De l&#39;horlogerie aux énergies renouvelables, du renouvelable aux mobilités, des mobilités aux écoles hôtelières. 

Philanthrope, un métier qui s’apprend désormais à l’université

Aujourd’hui, on ne dépense plus sans compter pour améliorer le bien-être de la planète. Les initiatives se veulent efficaces et les fondations font appel à des spécialistes. Universités, écoles et réseaux s’adaptent à cette nouvelle demande.

La philanthropie a aujourd’hui sa place dans les universités suisses. Apparues il y a quinze ans, les formations destinées aux acteurs du secteur sont de plus en plus nombreuses et poussées (voir encadré).

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Face au défi des compétences, les jeunes générations disposent d’offres de formation diversifiées en Suisse. 

, président de la Fondation du Domaine de Villette, prône une découverte des enjeux sur le terrain.

Vous avez écrit des ouvrages sur la philanthropie. Comment susciter des vocations et les aider à se former?

Thierry Lombard: Il faut essayer de susciter chez les jeunes l’intérêt, faire en sorte qu’il y ait de vrais engagements, autonomes plutôt que dirigés, les concernant. Et peut-être leur donner la possibilité d’une manière plus indépendante de s’engager différemment pour des causes qui leur tiennent à cœur. Leur demander ce qu’ils aiment faire et comment les aider, davantage que «venez chez nous». 

On a tous appris et eu à apprendre dans notre vie. Il y a une partie de découverte. La meilleure chose que l’on peut souhaiter pour les jeunes générations, c’est d’aller voir sur place, comprendre les difficultés et les complexités et eux-mêmes trouver où ils sentent qu’ils sont motivés, capables, sensibles à faire quelque chose. L’élément clef, c’est d’essayer d’aller voir, comme c’est parfois compliqué de passer de la théorie à la pratique. Et ensuite aller à la théorie.

Pourquoi privilégier d’abord la pratique avant la théorie?

Il y a plusieurs raisons. J’en citerai deux. L’une est que la philanthropie reste avant tout un élan du cœur. Et cela doit le rester. C’est de l’émotion que naît l’envie de s’impliquer. Et si la motivation est forte, la personne comprendra quelles compétences elle doit acquérir pour que sa démarche soit la plus efficace possible. L’autre raison, c’est que la confrontation avec la pratique permet de bien prendre conscience des lacunes, des manques et des besoins. Et de savoir dans quels domaines il convient de se former.

Quelles pistes envisagez-vous pour l’avenir?

Il faut continuer à stimuler l’émotion et tout ce que l’humain a de spécifique qui peut le motiver à s’engager. Quant aux compétences techniques, est-ce que l’IA aujourd’hui n’est pas un formidable outil pour permettre à un chirurgien de mieux exercer son métier? Ce sont des moyens, des techniques, des capacités qui sont nécessaires, certes, mais elles ne remplacent pas l’intelligence humaine ou la capacité de l’un ou de l’autre à faire jouer ses émotions.

Face au défi des compétences, les jeunes générations disposent d’offres de formation diversifiées en Suisse. Thierry Lombard, président de la Fondation du Domaine de Villette, prône une découverte des enjeux sur le terrain.
Vous avez écrit des ouvrages sur la philanthropie. Comment susciter des vocations et les aider à se former?
Thierry Lombard: Il faut essayer de susciter chez les jeunes l’intérêt, faire en sorte qu’il y ait de vrais engagements, autonomes plutôt que dirigés, les concernant. Et peut-être leur donner la possibilité d’une manière plus indépendante de s’engager différemment pour des causes qui leur tiennent à cœur. Leur demander ce qu’ils aiment faire et comment les aider, davantage que «venez chez nous». 
On a tous appris et eu à apprendre dans notre vie. Il y a une partie de découverte. La meilleure chose que l’on peut souhaiter pour les jeunes générations, c’est d’aller voir sur place, comprendre les difficultés et les complexités et eux-mêmes trouver où ils sentent qu’ils sont motivés, capables, sensibles à faire quelque chose. L’élément clef, c’est d’essayer d’aller voir, comme c’est parfois compliqué de passer de la théorie à la pratique. Et ensuite aller à la théorie.
Pourquoi privilégier d’abord la pratique avant la théorie?
Il y a plusieurs raisons. J’en citerai deux. L’une est que la philanthropie reste avant tout un élan du cœur. Et cela doit le rester. C’est de l’émotion que naît l’envie de s’impliquer. Et si la motivation est forte, la personne comprendra quelles compétences elle doit acquérir pour que sa démarche soit la plus efficace possible. L’autre raison, c’est que la confrontation avec la pratique permet de bien prendre conscience des lacunes, des manques et des besoins. Et de savoir dans quels domaines il convient de se former.
Quelles pistes envisagez-vous pour l’avenir?
Il faut continuer à stimuler l’émotion et tout ce que l’humain a de spécifique qui peut le motiver à s’engager. Quant aux compétences techniques, est-ce que l’IA aujourd’hui n’est pas un formidable outil pour permettre à un chirurgien de mieux exercer son métier? Ce sont des moyens, des techniques, des capacités qui sont nécessaires, certes, mais elles ne remplacent pas l’intelligence humaine ou la capacité de l’un ou de l’autre à faire jouer ses émotions.

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