
L’invasion de l’Ukraine a suscité bien des réactions, de l’alignement suisse (inédit) aux sanctions européennes à la «généreuse contribution» (montant inconnu) d’Elizabeth II pour une organisation caritative. Le monde de la culture, en principe bruyant, ne pouvait pas rester en marge de la vague d’indignation mondiale. Et cela même s’il convient de ne pas jeter (comme certains le font déjà) les bébés Tolstoï ou Dostoïevski avec l’eau du bain. Plusieurs entités viennent ainsi de s’associer en France. On y retrouvera sans surprise en première ligne les Musées métropolitains Rouen Normandie (RMM), dont s’occupe Sylvain Amic. Associés à l’Institut national d’histoire de l’art, ou INHA, ils se retrouvent aujourd’hui appuyés par le Louvre, le Centre Pompidou, le Musée d’Orsay, la Bibliothèque nationale de France, le MUCEM marseillais ou ICOM France. J’arrête ici la liste, qui devient longue.
«L’idée est de créer une collection audiovisuelle accessible à tous les publics francophones.»
Que faire? C’est dans le fond très simple. Il s’agit d’«ouvrir un forum culturel afin de faire vivre la culture et le patrimoine ukrainiens, aujourd’hui menacés.» Un trésor européen finalement mal connu, qui pourrait disparaître dans le silence et l’ignorance. Sauriez-vous citer de mémoire un seul chef-d’œuvre ukrainien, même inscrit sur la liste du patrimoine de l’Unesco? Non? Il y a pourtant sur cette dernière le centre historique de Lviv entier. Il compte tout de même 2500 hectares, en principe protégés depuis 1998. Tous les mercredis se tiendront donc au Musée des beaux-arts de Rouen «des conférences sur les arts, l’histoire et le patrimoine de l’Ukraine, dont certaines se verront reprises à Paris dans le cadre de l’Institut national de l’histoire de l’art.» Chaque rendez-vous fera bien sûr l’objet d’une captation. Tout le monde ne peut pas prendre place dans la salle. L’idée est de créer une collection audiovisuelle «accessible à tous les publics francophones». Elle proposera «un accès à tout ce que l’Ukraine a apporté de plus précieux à l’humanité.»
Liste à venir
La série commencera le 9 mars avec Jannic Durand, le directeur du Département des objets d’art au Louvre. Elle portera sur «Les premiers édifices chrétiens de Kiev». Première allocution à Rouen. Reprise le 14 mars à Paris. La suite du programme, en voie de constitution, se verra annoncée sous peu. Les intervenants seront bien sûr en premiers des gens de musée et des historiens. Mais il y a une réelle volonté d’élargir le débat à des cinéastes ou des artistes comme à des écrivains et écrivaines. Ces voix «seront autres que celles des armes en rappelant la richesse et la diversité de l’apport culturel au patrimoine universel». Ces dernières s’engagent naturellement «en faveur de l’arrêt des combats, de la souveraineté de l’Ukraine sur son territoire et de la préservation des vies et biens culturels, matériels et immatériels.»
Pratique
J’ai demandé à Sylvain Amic quelques liens pour compléter. Il faut que vous puissiez suivre cette action depuis la Suisse. Les voici, tels qu’il me les a envoyés par courriel.
«Pour l’instant nous n’avons pas lancé de cagnotte mais l’association des Amis qui soutient ce programme est habilitée à recevoir des dons: https://amis-musees-rouen.fr/
Les conférences seront accessibles sur note chaîne YouTube: https://m.youtube.com/
La page de notre site qui va être enrichie au fur et à mesure: https://mbarouen.fr/fr/
La page de l’INHA: https://www.inha.fr/fr/»
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Patrimoine universel – Les musées français s’engagent en faveur de l’Ukraine
L’initiative part de Rouen et de l’Institut national de l’histoire de l’art. L’idée est de faire vivre une culture menacée par des conférences visibles sur le Net.