Trente millions de francs collectésLes investisseurs crypto se sont arraché les tokens neuchâtelois Nym
Plus de 1,2 million d’investisseurs potentiels se sont enregistrés mercredi soir pour tenter d’obtenir les premiers jetons publics du projet neuchâtelois Nym. Seuls un peu plus de 50’000 ont pu être servis, valorisant le jeune réseau à un demi-milliard de francs.

La nuit a été courte pour le Neuchâtelois Alexis Roussel, COO de Nym, et les membres de son équipe réunis mercredi soir à Londres chez un investisseur pour la mise en vente de 75 millions de tokens de la société (7,5% du total en circulation), enclenchée à 19 h. Vendus pour une petite partie à 25 cents et pour la majorité à 50 cents l’unité – avec un maximum de 1000 dollars par personne –, l’opération a permis de collecter plus de 30 millions de francs en deux tranches de deux heures. Peu après minuit, la vente était bouclée et le réseau Nym se trouvait ce jeudi matin valorisé à 500 millions de francs.

Certains n’ont pas manqué de relever la saturation qui a freiné les enregistrements, apparemment inédite sur la plateforme Coinlist.

«On a eu rapidement plus de 1,2 million de personnes enregistrées, et encore, toutes n’y sont pas parvenues», relevait jeudi matin – encore un peu fatigué – Alexis Roussel. Un engouement qui a d’autant plus surpris l’équipe que pour des raisons régulatoires, les Américains, principal marché mondial de la crypto, n’étaient pas autorisés à participer. Seuls un peu plus de 50’000 candidats ont pu être servis. À l’issue de la vente, la déception des postulants éconduits était palpable.
Vente additionnelle programmée
Le jeton n’est pas encore listé sur les plateformes d’échanges, mais le listing devrait intervenir assez rapidement selon Alexis Roussel: «C’est un jeton qui présente certaines contraintes techniques. Mais comme nous avons des exchanges parmi nos investisseurs, ça pourrait se résoudre assez vite.»
Fort des 30 millions de la vente de mercredi soir, additionnés aux 20 millions levés auprès d’investisseurs qualifiés fin 2021, Nym est armé pour faire intégrer sa couche d’anonymat par des projets et entreprises traitant les données de leurs clients: «Les quatre prochaines années vont être dédiées à trouver et développer ces marchés, c’est un travail de longue haleine», relève Alexis Roussel, qui affiche sa confiance: «On sait que pas mal de projets, déjà aujourd’hui, ont Nym dans leur radar.»
Joan Plancade est journaliste économique et d’investigation pour Bilan, observateur critique de la scène tech suisse et internationale. Il s’intéresse aux tendances de fonds qui redessinent l’économie et la société.
Plus d'infosVous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.