
Sur le site de Mashki, porte historique de l’antique cité de Ninive située dans la métropole irakienne, huit bas-reliefs en marbre ont été mis au jour à la mi-octobre. Ils représentent des scènes de guerre de l’époque des puissants rois d’Assyrie. Des archéologues américains et irakiens ont découvert cet ensemble de sculptures vieux de 2700 ans représentant des scènes de guerre de l’époque des puissants rois d’Assyrie. C’est ce que l’on appelle une «joint-venture».
Le temps de Sénnachérib
La trouvaille a été effectuée sur des ruines fumantes. La porte monumentale a été rasée au bulldozer par les djihadistes du groupe État islamique durant leur règne de la terreur imposé entre 2014 et 2017. Les huit bas-reliefs en marbre gris remontent à l’ère du roi assyrien Sénnachérib (705-681 av. J.-C.), selon un communiqué du Conseil irakien des Antiquités et du Patrimoine. Ce roi a reconstruit et agrandi Ninive, la légendaire capitale de l’empire assyrien, érigeant notamment un palais magnifique. Sur les sculptures revenues à la lumière, on peut notamment voir un soldat de profil s’apprêtant à tirer à l’arc, mais aussi des palmiers et des arbres finement ciselés.
«Ces vestiges «sont les premiers à avoir été découverts sur ce site relativement intacts et ayant gardé leur aspect originel.»
«Nous pensons que ces pièces ont été déplacées du palais de Sénnachérib et réutilisées par le petit-fils du roi, pour rénover la porte de Mashki et agrandir la salle des gardes», a expliqué mercredi à l’Agence France Presse Fadel Mohamed Khodr, dirigeant la mission archéologique restaurant le site. «Les premiers constructeurs avaient effacé les décors», ajoute l’expert. «Seule la partie enterrée sous terre a conservé ses motifs.» Ces vestiges «sont les premiers à avoir été découverts sur ce site relativement intacts et ayant gardé leur aspect originel.» Après les destructions infligées par Daech, l’ALIPH finance la reconstruction depuis 2021 de la porte de Mashki par une équipe de l’université américaine PENN et leurs homologues irakiens.
Une procession de divinités
Il s’agit du dernier en date d’une longue liste de «trésors archéologiques» exhumés cet automne non seulement en Irak, mais également dans plusieurs pays du Levant. Le journal libanais «L’Orient-Le Jour» cite une autre découverte faite dans le Kurdistan irakien, cette fois-ci sur un site à Duhok. Les autorités de la région semi-autonome ont dévoilé le 16 octobre treize reliefs sculptés sur les parois d’un canal d’irrigation à Faïda. «Ils représentent chacun un roi assyrien, devant lequel défile une procession de divinités représentées sous forme d’animaux regardant le courant circulant dans le canal.»
Mosaïques romaines et byzantines
Il y a aussi à citer une «vaste mosaïque à la composition exceptionnelle» datant du IVe siècle de notre ère et qui mesure plus de cent mètres carrés. Elle a été exhumée dans la localité de Rastane, dans la province de Homs, en Syrie. L’œuvre montre un ensemble de rois grecs ayant mené la guerre de Troie, plus quelques divinités romaines. Il faut enfin citer une mosaïque byzantine mise au jour à Bureij, dans la bande de Gaza. Fabriquée entre le Ve et le VIIe siècle, cette œuvre plus tardive occupant vingt-trois mètres carrés met en scène «dix-sept motifs de bêtes et d’oiseaux aux couleurs vives».
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Archéologie – Les fouilleurs multiplient les découvertes en Irak
Des bas-reliefs assyriens sont apparus lors de la reconstruction de Mossoul. D’autres sculptures ont été trouvées en octobre dans un canal.