Marché de l’emploiLes fintech, un accélérateur de carrière pour les jeunes?
Ces entreprises émergentes revisitent et modernisent les processus des systèmes financiers traditionnels. Un secteur en plein essor qui attise la curiosité de la jeune génération.

«Travailler dans une fintech, c’est s’attaquer à un domaine hypernovateur, varié où on touche à tout», garantit Gregory von Glasow. Engagé en été 2022 chez Yuh en tant que junior marketing & support manager, le jeune homme de 24 ans ne se destinait pourtant pas au domaine de la finance. Cet Helvético-Américain a commencé par un CFC d’employé de commerce en voie élargie puis a poursuivi avec une maturité professionnelle en emploi sur deux ans.
«Au début, je voulais aller à l’HEC. Il y avait une passerelle à faire. Je l’ai terminée, mais finalement je n’ai pas souhaité continuer des études à plein temps. J’étais déjà habitué au monde du travail et j’ai compris que c’est le monde professionnel qui m’intéressait. J’ai alors postulé chez Swissquote en tant que customer care (service client) pour Yuh.» Un poste qu’il a assumé pendant une année, jusqu’en juillet 2022, avant de rejoindre la team Marketing & Support functions.
Comme Gregory, nombre de jeunes montrent un intérêt grandissant pour les fintechs, explique Diego Bigger, Head of Support Functions chez Yuh: «Ça dépend toujours de l’offre d’emploi, mais en général on reçoit beaucoup de postulations de personnes entre 20 et 30 ans.» Et si le domaine reste malgré tout relativement flou pour l’instant, il participe à briser les clichés relatifs aux milieux financiers traditionnels.
Casser les codes
Apparu pour la première fois seulement dans l’édition 2021 du Larousse, le terme «fintech» peut laisser certains perplexes. Concrètement, qu’est-ce que ça signifie? «On implante une nouvelle technologie dans une solution qui existe depuis des années, on digitalise la finance traditionnelle. On améliore le tout en rendant les divers services et applications beaucoup plus accessibles, transparents et efficaces», détaille Gregory von Glasow. En plus de réduire les coûts, c’est aussi une question d’image.
«Aujourd’hui encore on s’imagine une banque remplie d’hommes en costume-cravate. Chez Yuh, on veut casser les codes et briser cette barrière trop conventionnelle avec nos clients, ajoute-t-il. Pour vous dire, on les tutoie.» Cette proximité avec la communauté, la présence sur les réseaux sociaux, la transparence dans la communication ou encore les nouvelles technologies sont autant de facteurs qui peuvent attirer la jeune génération, selon lui.
Dans la majeure partie des cas, les acteurs du secteur sont des entreprises récentes. «Il faut avoir cet esprit start-up, croire au projet, se montrer flexible et ouvert à apprendre en permanence de nouvelles choses pour évoluer dans le domaine, assure Gregory von Glasow. Si on est habitué à notre petit train-train quotidien, mieux vaut éviter.»
Un pic de responsabilités
Encore peu nombreuses à l’heure actuelle en Suisse romande, les fintechs représentent une véritable opportunité pour un jeune professionnel selon Diego Bigger. «On peut les considérer comme un accélérateur de carrière. À titre personnel, je n’avais pas autant de responsabilités dans mon ancien job, autant au niveau de l’équipe qu’au niveau du travail en lui-même.»
Évoluer dans une start-up est bénéfique, car qui dit petite équipe dit souvent petits moyens mais beaucoup d’opportunités d’apprentissage. «Faire confiance à une personne, lui donner rapidement des responsabilités la valorise. Parfois on a beaucoup à faire, c’est intense. Mais on essaie toujours de garder un bon mix entre exigence et bien-être des employés», affirme-t-il.
«On peut considérer les fintechs comme un accélérateur de carrière. Même à titre personnel, je n’avais pas autant de responsabilités dans mon ancien job.»
Et pas besoin d’avoir un énorme background en finance. «Des connaissances basiques propres au domaine sont nécessaires, mais notre rôle est avant tout d’améliorer nos services pour la clientèle. On fonctionne en permanence comme si on regardait à travers les «lunettes» d’un client, on se met à leur place. On recherche donc des profils capables d’endosser ce rôle», explique le Head of Support Functions de Yuh. Les soft skills sont mises à l’honneur avec en tête de liste l’esprit d’équipe et la motivation. «En tant que start-up, on attend de nos employés des initiatives personnelles.»
Potentiel sur le long terme
«Comme la technologie n’a pas de limites, on peine à se projeter au-delà de cinq ans. Mais sur les deux prochaines années, on sait déjà ce qu’on veut implémenter et le potentiel est énorme», affirme Gregory von Glasow. Convaincue de la progression fulgurante du domaine dans les années à venir, la jeune génération ne compte pas laisser passer sa chance. «J’ai eu envie d’intégrer l’aventure dès le début», affirme Khaled Chebbi, étudiant en dernière année de master en finance avec spécialisation en data science et entrepreneurship à l’HEC Lausanne.
Après avoir suivi un cours de blockchain et cryptocurrencies qui l’a passionné, il est maintenant convaincu de poursuivre dans cette voie. «C’est un domaine en pleine expansion, comparable au boom d’internet dans les années 2000. Ce n’est encore qu’un début, même si on a déjà assisté à des évolutions assez remarquables», affirme le jeune homme de 25 ans.
Un potentiel énorme oui, malgré un secteur qui reste encore relativement abstrait. «Le capital crédibilité est encore faible, conclut-il. C’est normal, à chaque nouveauté les gens peuvent se montrer réticents. C’est un domaine volatile pour l’instant, peu connu, qui peut faire peur. Tôt ou tard, il va se stabiliser via de nouvelles régulations qui entrent petit à petit en vigueur avec la Finma (Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers).»
Contenu réalisé en partenariat avec Yuh.
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