ŒnologieLes buveurs d’étiquette chamboulent la cote du vin
Le monde du vin n’échappe pas au phénomène des réseaux sociaux où microdomaines et chasseurs de rareté contribuent à la création de domaines star. Une réputation éclair aussi vite construite que consommée.

«Ce qui me navre c’est que ce sont les modes qui font le succès des vins. Des vignerons deviennent trendy parce qu’ils ont une barbe, des tatouages, un look de hipster. Et ça marche!» s’exclame Nicolas Herbin, responsable de la sélection et des ventes au CAVE. Face à l’engouement pour certains domaines branchés mais peu durables, le caviste reste dubitatif. «En 2007 déjà, on comparait Le Domaine du Bel Air, à Bourgueil, au futur Clos Rougeard, mais je devais convaincre les clients pour qu’ils en achètent. Il y a un an, sa renommée a explosé, mais c’est arrivé l’année de la retraite du vigneron, après quarante ans de travail! Aujourd’hui, les bouteilles sont limitées et nous devons fliquer les prête-noms qui servent un même acheteur. Le vrai problème, c’est que certains ne goûtent plus le vin, mais sa réputation.»