Il y a moins de 6 mois, la startup Character.ai a atteint une valorisation d’un milliard de dollars grâce à l’enthousiasme croissant suscité par le potentiel de cette technologie.
Elle utilise des grands modèles de langage pour générer des conversations dans le style de diverses célébrités, comme Steve Jobs, Jules César, Sigmund Freud, ou encore Volodymyr Zelensky. Dans la plupart des cas, l’imitation est très réussie, captivant et reproduisant leur manière de parler et leurs expressions.
La plateforme permet également la création de son propre personnage, ce qui la rend populaire auprès des studios de développement de jeux vidéo.
D’anciens ingénieurs de Google, Noam Shazeer et Daniel de Freitas, ont fondé Character AI. Dans un entretien accordé au New York Times, ils ont précisé: «ces systèmes ne sont pas conçus pour dire la vérité. Ils sont conçus pour entretenir une conversation plausible».
Cette semaine, le site BleepingComputer a révélé que Bing Chat dispose lui aussi d’un mode «Célébrité» permettant de discuter avec une version virtuelle d’une personne connue, comme un acteur, un chanteur ou un athlète. Puis la nouvelle a été désavouée le lendemain par Microsoft; il n'y aurait pas de mode spécifique «Célébrité», mais une variété de modes permettant à Bing Chat d'assumer des personnalités.
Sur ChatGPT d'Open AI, cette fonction existe aussi sur sa plateforme, il suffit de lui demander de s'exprimer comme telle ou telle personne connue.
Cette technologie innovante ouvre des possibilités infinies de divertissement et d’interaction, ce qui en fait un développement passionnant dans le monde de l’IA.
Mais elle pourrait aussi et surtout jouer un rôle dans l’enseignement. Imaginez que des étudiants puissent débattre de l’interprétation d’un sonnet de Shakespeare avec le Barde lui-même, ou poser une question à George Washington concernant un article de la Constitution américaine.
Selon le magazine Quartz dans un article datant de 2017, des chatbots «d’éternité augmentée» étaient en cours de développement par le professeur Hossein Rahnama à l’Université Ryerson et au MIT Media Lab. Alimentés par les écrits produits par un personnage tout au long de sa vie, ils devaient être capables de traiter ces données, puis d’avoir des échanges sous forme de conversation, en reproduisant au mieux les expressions et le raisonnement de l’auteur.
Les étudiants devaient pouvoir l’interroger sur un fait d’histoire, sur son œuvre et même le consulter sur des événements survenus des années après sa mort, mais d’actualité récente, puisqu’ils devaient être conçus pour intégrer de nouvelles informations.
Si les liens vers cette recherche n’aboutissent pas aujourd’hui et que le projet semble arrêté, le développement de l’IA aujourd’hui permettrait de le reprendre et le réaliser.
Sources: The Financial Times / Le Temps
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Innovation – L’engouement pour les chatbots qui imitent des célébrités
Character.ai, Bing Chat et ChatGPT vous permettent de dialoguer avec des personnalités connues, réelles ou fictives.