Employés touchés par le CovidL’économie suisse face à Omicron:«Des cas de détresse dans les petites entreprises»
Les employeurs doivent serrer les dents face à une cinquième vague qui n’a encore atteint son pic. Faute de personnel, l’épuisement guette les entrepreneurs contraints de jongler avec les tâches. L’économie helvétique s’est paradoxalement renforcée depuis le début de la pandémie.

«Il faut serrer les dents.» Tel est le message que Christophe Reymond, directeur du Centre Patronal, adresse aux entreprises et aux PME. Le variant Omicron du coronavirus fait des ravages dans les effectifs. Entre les malades et les personnes en quarantaine, le nombre de collaborateurs absents se compte en dizaines de milliers de personnes. Et d’après les projections des experts, nous n’avons pas encore atteint le pic de la cinquième vague. De l’avis général, un choc nous attend lundi 10 janvier avec la rentrée scolaire et la reprise des activités à plein régime, après la pause de fin d’année.
«D’après les appels qui arrivent à notre permanence téléphonique, on peut dire que pour beaucoup d’employés, les vacances sont actuellement prolongées par une quarantaine ou invalidées par un Covid-19 qui s’est déclaré durant cette période. Certaines PME ont dû fermer des lignes de production, faute de personnel. C’est le cas de boulangeries par exemple», reprend Christophe Reymond. Mais il en faudrait davantage pour que le Vaudois perde tout optimisme. «La situation est paradoxale. D’après les indicateurs dont dispose le Centre Patronal, les activités économiques de nos membres ont augmenté de 5% depuis le début de la pandémie, malgré tous les obstacles qu’il a fallu surmonter. La Suisse traverse cette crise de manière extraordinaire.»
Coiffeurs et esthéticiennes heurtés de plein fouet
Responsable du service juridique de la FER (Fédération des entreprises romandes), Olivia Guyot Unger observe: «Il y a des cas de réelle détresse dans les plus petites entreprises. Les patrons privés de la moitié de leur effectif se retrouvent à faire du «one man show». Les secteurs les plus touchés sont bien sûr ceux qui ne se prêtent pas au télétravail comme la production industrielle, l’hôtellerie et la restauration. Olivia Guyot-Unger souligne: «Les personnes qui exercent des métiers de service à la personne comme les coiffeurs et les esthéticiennes sont heurtées de plein fouet.»
«Chez Migros dans toute la Suisse, nous n’enregistrons pas plus d’arrêts maladie que les autres années. Nous misons sur de très bons concepts de protection qui ont fait leurs preuves. Nous observons attentivement l’évolution de la situation et sommes préparés à différents scénarios», déclare Tristan Cerf, porte-parole. Comme chez Migros, on se félicite chez Coop de la qualité du dispositif mis en place face à la pandémie: «Des collaborateurs spécialement formés veillent à la mise en œuvre des mesures de protection. Tous nos supermarchés sont ouverts et nous restons en capacité de remplir notre mission d’approvisionnement, comme nous l’avons fait jusqu’à maintenant», indique Nico Nabholz, porte-parole de Coop.
«Les secousses de la pandémie peuvent être amorties de manière efficace.»
Nos interlocuteurs louent tous la solidité du dispositif de soutien (chômage partiel, assurance perte de gain) mis en place après la première vague. «Nous ne sommes plus dans la même situation qu’au début de la pandémie. Aujourd’hui, les secousses peuvent être amorties par des structures efficaces», estime Christophe Reymond. Toujours est-il que certains passent entre les mailles du filet.
En montagne, on a vu différents restaurants contraints à fermer, tandis que d’autres établissements s’entraident en se prêtant du personnel pour pallier les absences. «Tant que les fermetures ne sont pas une mesure imposée par les autorités, les aides publiques restent possibles, mais à des conditions très strictes. C’est le cas pour les allocations perte de gain Covid, les indemnités pour réduction de l’horaire de travail (RHT), voire les aides pour les cas dits «de rigueur», pointe Olivia Guyot Unger. Bref, c’est le moment de braver les formules administratives et de se renseigner. De son côté, la faîtière helvétique EconomieSuisse lance par voie de presse un appel aux gouvernants afin que la quarantaine soit réduite à cinq jours, à la place de sept ou dix selon les cantons.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.