L’innovation est au cœur des discussions politiques et économiques. Elle façonne notre avenir grâce aux femmes et aux hommes qui commencent aujourd’hui leur voyage entrepreneurial. Dans ce contexte, le rôle de l’État est central et désormais légitimé, sa contribution est diverse. État entrepreneur, État client, État investisseur? Les politiques diffèrent d’un pays à l’autre. Israël consent à de fortes dépenses publiques en infrastructures, principalement de type militaire, quand la France choisit de jouer un rôle actif dans les politiques d’investissement de ses start-up grâce à la Banque Publique d’Investissement (BPI). La Suisse, elle, adopte un rôle de plus en plus actif et participatif par le biais d’Innosuisse, son agence d’innovation.
Pour qu’un État soit efficace dans la promotion de l’innovation, son intervention ne doit pas être imposée, mais plutôt liée à des mécanismes de validation du marché ou par des experts de l’industrie. Ainsi, les politiques de financement des start-up basées sur un modèle dit de «fund-matching» obligent l’entreprise, comme condition à l’obtention de fonds publics, à trouver des financements privés alternatifs. Cette pratique est la norme pour les programmes d’accélération européens ou encore pour le récent programme suisse de financement des start-up d’Innosuisse.
Un système encore perfectible
D’un point de vue opérationnel, l’argent public est confié à des entités privées capables de le gérer. Le Fonds européen d’investissement, véritable précurseur et visionnaire en la matière, finance depuis les années 2000 les principaux fonds de capital-risque européens. En outre, un projet en discussion à Berne sur la création d’un fonds pour les entreprises technologiques tend vers un modèle public-privé.
«Pour que les investissements publics, gérés par des privés, soient bien alignés, il faut qu’ils s’appliquent à des entreprises déjà créées et développées.»
Certes, le système est encore perfectible notamment parce que les intérêts privés ne coïncident pas toujours avec les intérêts publics. Pour que les investissements publics, gérés par des privés, soient bien alignés, il faut qu’ils s’appliquent à des entreprises déjà créées et développées. À l’inverse, ce modèle fonctionne plus difficilement lors de la création d’une entreprise quand les intérêts privés exigent un rendement rapide, souvent peu compatible avec le long délai nécessaire à un démarrage. Ce besoin en capital patient et bienveillant est encore accru dans des secteurs comme les sciences de la vie, qui nécessitent de nombreuses années de développement.
En Suisse, il existe une tradition qui répond à cette problématique en proposant un soutien direct à des entités, certes privées, mais à but non lucratif. Une fondation est une structure idéale pour gérer des fonds publics avec des critères privés, c’est-à-dire avec des compétences spécifiques et une efficacité décisionnelle, sans pour autant courir le risque d’avoir à soutenir une vocation lucrative qui s’éloigne des intérêts du public pour des raisons presque toujours liées au temps de retour sur investissement.
Un monde plus responsable et égalitaire
La Fongit que je représente est le fruit d’une collaboration réussie entre secteurs public et privé. Ce partenariat a établi un standard sur la façon dont ces deux secteurs peuvent travailler ensemble à améliorer notre société. L’impact chiffré en témoigne et devrait encourager l’adoption de ce type de coopération à plus grande échelle.
Après 30 ans d’existence, la Fongit a contribué à définir, avec le soutien de l’État, un projet d’avenir prometteur. L’innovation a permis l’émergence de nouveaux produits et modèles, rendant le monde plus responsable et égalitaire. Ces modèles public-privé doivent être renforcés pour soutenir les premiers stades du processus d’innovation. Par sa culture et sa tradition, la Suisse possède un avantage important sur les autres pays. Le rôle de l’État en tant que catalyseur d’innovation est plus pertinent que jamais.

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Demain n’attend pas – Le rôle de l’État dans l’innovation est central
Aujourd’hui, l’innovation est au cœur des discussions politiques et économiques et diffèrent d’un pays à l’autre. La Suisse, elle, adopte un rôle de plus en plus actif et participatif par le biais d’agences d’innovations.