Dreamscape GenevaLe premier centre de réalité virtuelle immersive d’Europe inauguré à Genève
Après deux mois de «soft opening», Dreamscape Immersive inaugurait officiellement son centre genevois en ce 1er septembre. Mêlant divertissement et technologie, les casques de VR n’ont plus qu’à séduire le public.

«Penchez-vous à droite et à gauche pour diriger le dragon et tirer les rênes pour le faire cracher du feu. C’est parti pour votre première leçon de vol!» Nous ne sommes ni dans la série «House of the Dragon», ni dans le jeu «Donjons & Dragons», mais bien dans la vraie vie. Enfin presque. Si voler à dos de dragon n’a jamais été aussi réaliste, c’est grâce à l’expérience immersive créée par Dreamscape à Genève.
Après les États-Unis et le Moyen-Orient, le premier centre de réalité virtuelle immersive européen ouvre ses portes dans la Cité de Calvin. Le concept: vous entrez dans une pièce remplie de capteurs, caméras et autres technologies, vous placez le casque de réalité virtuelle sur votre tête et vous embarquez pour l’aventure. Au choix, trois expériences, Genève 1850, Alien Zoo et Dreamworks Dragons Flight Academy.
Un budget non négligeable
Vendre du rêve ne se fait pas sans investissements. Pour cet espace à Confédération Centre, ceux-ci se chiffrent autour de deux à trois millions de francs. S’ajoute à cela la conception des expériences. Pour les cours pédagogiques développés par Dreamscape Immersive, on compte plus d’un million de dollars pour 45 minutes d’expérience.
Pour les aventures proposées à Genève, Caecilia Charbonnier, fondatrice de l’entreprise de réalité virtuelle, ne peut pas donner de chiffres précis. Elle indique toutefois «qu’on est sur le même type de budget, sachant qu’il faut douze mois pour concevoir une aventure, avec une équipe d’une vingtaine de personnes entre le scénario, le développement ou le sound design.»

Il faut préciser que ce n’est pas Dreamscape Immersive qui finance la salle genevoise. «Le seul centre dans lequel on investit et on opère, c’est celui de Los Angeles, explique Caecilia Charbonnier. Ici, on est sur un mode de franchise. Il y a un consortium d’investisseurs particuliers et locaux qui a été mis en place.» Le principal n’est autre que le genevois ACE & Company.
Pas de profil type
Afin de couvrir ses frais, le centre Dreamscape espère attirer 100’000 visiteurs par an. Le billet d’entrée coûte 25 francs, tarif unique pour tout le monde. «On n’a jamais opéré dans une ville aussi petite, analyse Caecilia Charbonnier. Los Angeles ou Dubaï ont un bassin de population beaucoup plus grand, donc on n’a pas vraiment de point de comparaison.» Un retour sur investissement est prévu dans les une ou trois années à venir, en fonction du taux de fréquentation.
Opus One, qui a cofondé le centre de Genève, n’a cependant pas défini de public cible: «Aux États-Unis, par exemple, le visiteur moyen a 30 ans ou plus et aime bien venir pour l’afterwork, détaille Vincent Sager, directeur de l’entreprise événementielle. Ça peut s’adresser à tout le monde.» Le centre étant à présent officiellement ouvert, les organisateurs pourront analyser les préférences des visiteurs en matière d’horaires ou de jours de la semaine, et s’adapter.
Le modèle de Dreamscape se construit sur la durée, selon Vincent Sager. «Avec huit personnes par expérience, on parle de représentations avec un petit nombre de gens. Pour qu’il existe sur la durée, il faut que l’offre se renouvelle.» Pour le moment, le catalogue Dreamscape compte six expériences. Il est voué à évoluer: «Après la révolution fazyste qu’on raconte dans Genève 1850, j’aimerais bien faire l’Escalade», a lancé Caecilia Charbonnier, lors de son discours d’inauguration.

Un pari risqué?
Alors que nous sommes à deux doigts de la démocratisation des casques de réalité virtuelle, n’y a-t-il pas un risque de voir les visiteurs déserter le centre? Caecilia Charbonnier et Vincent Sager sont catégoriques: non, car ce que propose Dreamscape n’est pas reproductible chez soi. Difficile en effet d’installer un sol vibrant, des ventilateurs et diffuseurs d’odeurs synchronisés à l’expérience ou encore des petits jets d’eau.
«L’autre point fort de Dreamscape, c’est que l’on vit ça avec ses amis ou sa famille, ajoute Vincent Sager. Quand on se tourne, notre conjoint est à côté de nous via son avatar.»
À Confédération Centre, on mise également sur l’évolution de la technologie. Le centre genevois se veut être un véritable laboratoire, en plus du bureau de recherche et développement de Dreamscape à Meyrin. C’est là que les nouveautés seront testées et pas dans les centres étasuniens ou moyen-orientaux.
C’est par exemple le seul endroit où l’on s’est affranchi des backpacks, l’équipement, dont l’ordinateur, que l’on mettait sur son dos afin de jouer sur de grandes surfaces sans être limité dans ses déplacements. À terme, Caecilia Charbonnier compte aussi débarrasser les visiteurs des trackers que l’on positionne sur les mains par exemple.
«Ces trackers représentent non seulement une contrainte opérationnelle, car ils peuvent tomber en panne, mais aussi une contrainte d’hygiène non négligeable. Le but, c’est de n’utiliser que les caméras pour détecter le «squelette» des personnes et créer leur avatar», explique la conceptrice. Elle souhaite aussi prolonger les expériences, notamment en coiffant les casques avant d’entrer dans la salle de VR, comme c’est le cas avec Genève 1850.
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