Pour participer, il suffit de télécharger l’application, de s’inscrire comme voyant ou malvoyant, puis de choisir sa langue de prédilection pour communiquer.
Alors, lorsqu’une personne non-voyante a besoin d’aide, elle ouvre l’application et celle-ci enclenche un appel vidéo à un bénévole aléatoire.
Plus de 6 millions de personnes dans le monde entier se sont portées volontaires et 477 000 malvoyants se sont inscrits sur la plateforme. L’application est utilisée dans plus de 150 pays et reçoit plus d’un million d’appels par an.
La semaine dernière, OpenAI a annoncé plusieurs prouesses pour GPT-4, dont un assistant virtuel BeMyEyes. Ce dernier est capable d’analyser des données visuelles et de les décrire verbalement. Une fonctionnalité permettant de générer un niveau de contexte et de compréhension équivalent à celui d’un bénévole humain.
Selon Jesper Hvirring Henriksen, directeur technique de BeMyEyes, ce qui distingue GPT-4 des autres modèles de langage est sa capacité à engager une conversation. Le grand modèle de langage ne se contente pas d’énumérer les éléments d’une image. GPT-4 peut, par exemple, discuter avec une personne pour décrire les ingrédients indiqués sur un paquet de nourriture ou comment contourner un obstacle au sol.
L’assistant virtuel peut même identifier des parties essentielles d’une page Web et résumer son contenu, comme le ferait un cerveau humain.
Grâce à cette fonctionnalité, la lecture des actualités en ligne est simplifiée, mais cela permet également aux personnes ayant besoin d’une assistance visuelle d’accéder aux sites web plus compliqués, tels que les sites d’achat en ligne.
Actuellement en phase de test bêta, l’outil sera disponible à grande échelle dans les mois à venir.
C’est un des exemples les plus impressionnants des capacités de GPT-4, et le premier cas de figure où des millions de personnes (des bénévoles, soit, et non des salariés) pourraient être remplacées par un assistant virtuel alimenté par GPT-4.
M. Henriksen, se veut rassurant: «Nous avons mis en place un mécanisme de roulement qui permet à l’utilisateur d’entrer en contact avec un volontaire en chair et en os chaque fois que l’IA ne peut pas répondre à une question. Il s’agit vraiment de donner plus de choix aux membres de notre communauté. Nous pensons qu’il y aura toujours des cas où l’interaction humaine sera préférée, c’est pourquoi notre expérience du volontariat n’est pas appelée à disparaître».
De mon point de vue, BeMyEyes est le meilleur usage possible d’une technologie. Il a permis à des millions d’individus de se connecter via Internet pour offrir quelques minutes de leur temps pour venir en aide à leur prochain.
Il n’y a rien de comparable à l’excitation ressentie lorsque retentit l’alerte si caractéristique de BeMyEyes, d’autant plus lorsque l’on parvient à y répondre. Car avec un ratio de 13 volontaires pour un utilisateur malvoyant, la réactivité est de mise.
À titre personnel, mes interactions, toujours brèves, ont consisté à décrypter l’étiquette d’un produit sorti du congélateur, à énoncer les numéros d’un billet de loterie, lire à haute voix les annonces pour des soldes dans un journal, ou encore à expliquer le fonctionnement des boutons d’une nouvelle télécommande.
Ces échanges figurent parmi mes expériences les plus enrichissantes vécues sur Internet.
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Innovation – L’application BeMyEyes se dote d’un assistant virtuel alimenté par GPT-4
Depuis 2015, BeMyEyes met en relation des personnes aveugles ou malvoyantes avec des bénévoles qui ont l’usage de la vue, afin de les assister dans leurs tâches quotidiennes.