En 2019, tous les signaux sont au vert, l’industrie de l’événementiel est en pleine croissance et vit son âge d’or, que ce soit dans le sport, le spectacle, le divertissement et même les salons professionnels.
Bien entendu, tout n’était pas parfait, le salon de l’automobile (GIMS) devait revoir son format, les salons horlogers également (SIHH et Baselworld) afin de répondre à une évolution des affaires et les concerts devaient adapter leurs tarifications suite à la baisse des ventes de singles et la croissance des plateformes de streaming. Tous ces thèmes peuvent faire le sujet d’un article en soi, mais disons que, globalement, l’industrie de l’événementiel était à son apogée.
Dans le monde du sport, le nombre d’événements n’a cessé de croître sur la dernière décennie. À tel point que certains sports ont perdu en lisibilité, ne sachant plus quels événements étaient les plus importants de la discipline: tournois, championnats, coupes, circuits, etc. au niveau national, international, affrontant équipes, clubs, régions, pays.
Nous avons également pu observer une grande professionnalisation dans l’organisation et le développement marketing de ceux-ci, qui a engendré une multiplication des formations supérieures en marketing du sport et la création de nombreux «nouveaux» métiers et spécialisations, à l’instar de Growth hacker, Data analyst ou encore Digital strategist pour ne citer que ces trois.
Écologie et démocratisation
C’était également une période de grande réflexion sur la digitalisation des événements. D’un côté, l’idée d’être plus écologique en diminuant le papier, les émissions liées à l’envoi de billets, et autres supports. De l’autre, de démocratiser, d’une certaine façon, en donnant un accès de manière digitale aux événements (nous n’aborderons volontairement pas les plateformes de streaming et OTT).
Rappelez-vous en 2014, Meta qui était alors Facebook achète pour 2 milliards l’entreprise de casques virtuels Oculus. Dès 2016, elle procède au lancement d’Oculus Rift avec l’ambition de révolutionner la manière de consommer le divertissement et, plus particulièrement, le sport. Être capable de regarder une finale de Wimbledon depuis son canapé à Genève, avec un ami à Sydney et un autre à Buenos Aires, tout en ayant l’impression d’être dans les gradins du prestigieux Central Court du All England Loan Tennis Club: voilà l’ambition de Meta via les Oculus.
Bien entendu, la technologie n’était pas encore disponible et les enjeux autour droits TV encore une tortueuse négociation. Toutefois, les enjeux étaient lancés et les organisateurs d’événements de grande envergure, sportifs ou non, ne pouvaient plus ignorer l’importance de revoir ou de réfléchir à la digitalisation de leurs manifestations.
Le Covid accélère la tendance
16 mars 2020 – Le Conseil fédéral qualifie la situation en Suisse de «situation extraordinaire» au sens de la loi sur les épidémies. Tous les magasins, restaurants, bars et établissements de divertissements et de loisirs sont fermés jusqu’au 19 avril 2020.
Nul besoin de raconter la suite, personne n’est près d’oublier ce qui s’est passé et la situation que nous avons vécue durant ces deux dernières années. À l’exception de quelques rares industries, toutes ont été touchées par cet arrêt imprévisible. La chute a été brutale, certaines ne s’en remettront pas.
Après cet énorme coup de massue, il est temps de reprendre ses esprits, et tel McGregor après un low-kick terrassant, il faut se relever et s’adapter.
Certains organisateurs avaient déjà fait le pas au préalable en offrant une expérience partiellement immersive, d’autres n’en étaient qu’aux prémisses, sans parler de ceux qui refusaient tout bonnement cette voie. Pour ces derniers, le chemin est encore long et sinueux même aujourd’hui. Pour les deux premiers, entre survie et résolutions, la digitalisation était la solution. Et, s’il est important de se relever et de repartir, pourquoi ne pas le faire en tirant profit de nos apprentissages de la période Covid en digitalisant certains aspects et en capitalisant sur les efforts mis en place avant et durant cette période.
C’est l’apparition des Zoom, Teams, Webex, Kmeet ou Blue Jeans pour ne citer qu’eux, mais également l’application de ces pratiques au domaine de l’événementiel à grande échelle. Forcées d’être créatifs et de se réinventer, de belles initiatives voient le jour et permettent de garder les fans/clients engagés et impliqués. Cette situation ne pouvait certes pas durer trop longtemps sous peine de lasser, mais cela a sans aucun doute permis d’accélérer la digitalisation des grands événements.
Un équilibre à trouver
Fervent défenseur des événements permettant aux gens de se réunir, j’ai toujours été convaincu, même au plus profond de la crise, que les fans retourneraient aux stades. Que cela soit dans les stades, les arènes, les salles de concert ou les parcs d’exposition, le public est à nouveau réuni en nombre à l’image des derniers Masters de golf à Augusta, du salon Watches & Wonders à Genève ou encore lors de l’étape australienne de la Formule 1 à Melbourne. Et cela nonobstant le fait qu’une offre digitale de qualité a vu le jour, pour celles et ceux qui ne peuvent se rendre sur place.
Le public, à l’heure de la liberté retrouvée, a montré qu’il était friand d’événements. Idéalement en live, mais digitalement pour celles et ceux qui ne peuvent se rendre sur place.
Aux organisateurs, aujourd’hui, de trouver la subtile alchimie entre in persona et digital.

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Covid & mutation numérique – L’accélération de la digitalisation des grands événements sportifs
Les propositions d’accès à distance pour le public ne datent pas de la pandémie. Mais celle-ci a frappé un secteur événementiel en plein apogée, qui a alors dû imposer la digitalisation des expériences pour substituer, un temps, la possibilité d’être réunis autour d’une même passion.