Marché de la procréation assistéeLa start-up Annaida modernise les fécondations in vitro
La jeune pousse lausannoise, qui développe une sorte d’IRM à embryons, prévoit de collaborer avec le groupe espagnol EUGIN, qui compte plusieurs dizaines de cliniques.

Moyennant quelques dizaines de milliers de francs, plusieurs cliniques à travers le monde proposent aux femmes qui n’ont pourtant aucun problème de fertilité d’effectuer une fécondation in vitro pour choisir le sexe de leur enfant. Il suffit d’aller aux États-Unis, au Moyen-Orient ou à Chypre, entre autres. À l’inverse, d’autres pays sont farouchement opposés à ce genre de pratiques eugénistes. En Suisse, la différenciation chromosomique dans le cadre d’un diagnostic préimplantatoire est possible mais soumise à une réglementation stricte et réservée à de très rares cas de risque de transmission de maladies génétiques.
En matière de recherche sur les embryons surnuméraires (embryon issu d’une fécondation in vitro qui ne peut pas être utilisé pour induire une grossesse et qui n’a par conséquent aucune chance de survie), chaque pays a sa spécialité. La Suisse est restrictive alors que l’Espagne permet d’effectuer des recherches sur ces embryons. De son côté, l’Union européenne est ambiguë. La start-up lausannoise Annaida a été confrontée à ce véritable casse-tête. «Nous avons gagné un projet européen, Horizon 2020, et obtenu la somme de 1,6 million de francs, note Gora Conley, cofondateur d’Annaida. Le comité éthique d’Horizon 2020 s’est rétracté dans un deuxième temps, ne souhaitant plus financer notre projet sur des embryons surnuméraires.» La start-up a dû modifier ses plans et son programme de recherche.