
Un peu partout dans le monde, la hausse des prix fait râler les consommateurs. Au passage à la caisse, le panier n’est pas plus rempli que d’habitude, mais l’addition est plus salée.
Du côté des entreprises, la situation n’est guère plus réjouissante. Elles aussi sont victimes de l’inflation: l’augmentation des coûts comprime leurs marges. Toutefois, certaines sociétés tirent leur épingle du jeu. Car elles arrivent à répercuter la hausse des coûts sur leurs clients, voire plus encore.
Hausse généralisée des coûts
L’augmentation des coûts peut s’expliquer par divers facteurs. En premier lieu vient la hausse des salaires, et surtout des bas salaires. Aux États-Unis, ces derniers ont augmenté de près de 5% en une année. Ensuite, les prix des produits de base, de l’énergie et des matières premières, se sont envolés. D’ailleurs, depuis une année, l’indice Bloomberg des matières premières a progressé de plus d’un tiers.
Enfin, les goulets d’étranglement dans les chaînes de production persistent. En Chine, par exemple, certains sites de production tournent à capacité réduite en raison du rationnement énergétique. Résultat: l’offre de certains biens intermédiaires nécessaires aux entreprises est limitée alors que la demande est substantielle, ce qui fait grimper les prix.
Outre Atlantique, l’indice des prix à la production a récemment enregistré sa plus forte hausse annuelle en dix ans, à 8,6%. Et les Américains ne sont pas au bout de leurs peines. La mise en place imminente d’un taux d’impôt minimum sur les sociétés compressera encore davantage les marges.
Qui peut se permettre d’augmenter les prix?
Les entreprises essayent naturellement de répercuter la hausse des coûts sur leurs clients. Mais augmenter ses prix n’est pas donné à tout le monde. Pour cela, il faut être en mesure de proposer des produits ou des services de haute qualité, peu substituables, voire uniques. Ce sont la plupart du temps les industries concentrées sur des marchés avec des barrières à l’entrée élevées qui disposent d’un pouvoir de fixation des prix. En outre, des marges élevées, stables ou en progression sont également de bons indicateurs.
L’ensemble de ces critères permet souvent d’identifier des entreprises qualitatives ou actives dans les secteurs des technologies de l’information, de la communication, ainsi que de la consommation discrétionnaire. Mais gare aux comparaisons historiques: les sociétés peuvent rapidement perdre ce pouvoir magique de hausse.
Des opportunités limitées
Les entreprises qui peuvent fixer les prix devraient être en mesure de préserver, voire d’améliorer, leurs marges, ainsi que leurs bénéfices, et cela même si leurs coûts augmentent. Dès lors, miser sur le cheval qui court plus vite que l’inflation pourrait s’avérer payant.
Cependant, ce pari, tout comme la tendance inflationniste sur laquelle il repose, ne devrait être que de courte durée. Dès fin 2022, les taux d’inflation devraient redescendre à 1,8% aux États-Unis et à 1,2% en Europe. En résumé, plus la dynamique de croissance économique ralentit, plus il faudra être attentif à la sélection des titres.
James Mazeau est économiste, Chief Investment Office (CIO) auprès d’UBS Global Wealth Management.
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