Mariage géant Firmenich et DSM fusionnent
Le géant genevois des parfums et arômes et le néerlandais vont fusionner pour donner naissance une nouvelle entité cotée. La nouvelle société comprendra plusieurs activités: parfumerie et beauté, alimentation, boissons et goûts, santé, nutrition et soins, nutrition et santé animales. DSM sera actionnaire majoritaire.

© Steeve Iuncker-Gomez TX
Le géant genevois des arômes et parfums Firmenich et le néerlandais DSM vont fusionner pour former le groupe DSM-Firmenich. La nouvelle entité aura son siège principal à Kaiseraugst, dans le canton d’Argovie, et les actions seront cotées à la Bourse d’Amsterdam.
La future entité, qui emploiera quelque 28000 collaborateurs, prévoit la mise en place de 4 entreprises distinctes:
Parfumerie & Beauté ; avec des revenus combinés de 3,3 milliards d'euros, dirigé depuis Genève (CH)
Food & Beverage/Taste & Beyond ; avec des revenus combinés de 2,7 milliards d'euros, dirigés depuis Delft (NL)
Santé, nutrition et soins ; avec des revenus de 2,2 milliards d'euros, dirigée depuis Kaiseraugst (CH).
Nutrition et santé animales ; avec un chiffre d'affaires de 3,3 milliards d'euros, la société est basée à Kaiseraugst (CH)
Les actionnaires de DSM détiendront au total 65,5% de DSM-Firmenich et les différents actionnaires de Firmenich détiendront au total 34,5% à la création du nouvel ensemble, selon un communiqué publié mardi. Les actionnaires de Firmenich recevront 3,5 milliards d’euros (3,6 milliards de francs) en espèces.
Une page se tourne pour le parfumeur genevois, qui restait en mains familiales, hors cotation. Firmenich restait à ce jour la plus grande entreprise familiale du monde dans le domaine des parfums et des arômes, fondée il y a 127 ans.
DSM-Firmenich aura un double siège social en Suisse, à Kaiseraugst, et aux Pays-Bas, à Maastricht. La nouvelle entité regroupera les compétences de Firmenich dans le domaine des parfums et des arômes avec celles de DSM dans la santé et la nutrition.
A moyen terme, DSM-Firmenich entend réaliser une croissance organique des ventes de 5% à 7% par an, avec une marge Ebitda ajustée à moyen terme de 22-23%.
Les sites genevois préservés
Les trois sites de production genevois de Firmenich, actifs dans les ingrédients, les arômes et les parfums, ne seront pas touchés par cette fusion, a souligné M. Ghostine. Ceux-ci seront appelés à jouer un rôle de premier plan au sein de la nouvelle entité, dans la division arômes et parfums, et ce aussi bien pour la production que la recherche et le développement, a-t-il insisté.
A moyen terme, DSM-Firmenich entend réaliser une croissance organique des ventes de 5% à 7% par an, avec une marge Ebitda ajustée de 22-23%. La quote-part de distribution du bénéfice ajusté doit s’inscrire entre 40 et 60%.
Le rapprochement devrait permettre la réalisation de synergies récurrentes avant impôts d’environ 350 millions d’euros par an d’ici 2026. Quant au bénéfice par action, il devrait croître à un taux à deux chiffres.
Les analystes apprécient
L’opération est hautement complémentaire: c’est une opération gagnant-gagnant, indique Jean-Philippe Bertschy, analyste de Vontobel. La co-directrice générale Geraldine Matchett, ancienne directrice financière de SGS, jouit d’une excellente réputation sur le marché suisse, ajoute-t-il. La consolidation du secteur se poursuit et celui-ci est attractif.
Le modèle de Firmenich était solide mais quelque peu «démodé», indique-t-on chez Mirabaud Banque. L’entité combinée, avec son large portefeuille de produits, ne devrait pas avoir un quelconque avantage sur Givaudan ou Symrise, note l’analyste. Un avis que ne partage pas Daniel Bürki, de la Banque cantonale de Zurich: «Avec la nouvelle entité apparaît un acteur puissant qui concurrencera Givaudan dans de nombreux domaines», écrit-il.
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