Aujourd’hui j’ai envie de vous partager mon expérience inouïe avec l’équicoaching et vous apporter quelques pistes de réflexions quant à la question du leadership en ces temps qui évoluent constamment.
Cela fait maintenant plusieurs mois, voire années, que mon ancienne collègue me parlait de l’équicoaching. De ce qu’elle me dit, les chevaux ont la capacité de ressentir toutes nos émotions et de capter nos intentions. Étant généralement très connectée avec moi-même, je me suis toujours dit: «nickel, je gère!». Ben pas tant que ça en fait… Mais j’y reviens.
Je suis donc invitée à participer à une toute nouvelle formation mise en place par le cabinet Piman (1) dont le titre «Jeune Leader impactant» m’intrigue. La journée débute dans une petite salle aménagée à côté d’un manège. Nous sommes 6 participant·es, certain·es plus jeunes, d’autres plus âgé·es.
On commence par les basiques sur la différence entre manager-leader et les différents styles de management (2). Le but étant d’identifier le style nous correspondant le mieux, selon nos propres ressentis mais aussi d’après un test de personnalité réalisé en amont de la formation.
On apprend également que la confiance, le respect et le feedback constituent les fondements du leadership et on réfléchit à comment est-ce qu’on peut créer un environnement d’écoute et de partage avec les autres. Jusqu’ici tout va bien.
«Une formation en management de ce type a pour objectif de travailler sur l’affirmation de soi positive mais aussi de nous encourager à être plus à l’écoute de nos émotions, de ce qu’on ressent et de ce qu’on veut.»
Et puis on passe à la mise en pratique avec les chevaux. L’instruction est très simple: faire bouger le cheval. Seul·e pour commencer, et puis à deux. Déjà que la taille d’un cheval peut être quelque peu impressionnante, c’est aussi à ce moment-là qu’on se rend compte que toutes les théories management ne nous sont d’aucune utilité intellectuellement parlant!
Première étape: réussir à l’approcher. Si on y va trop vite, il ne va pas aimer (ben oui, il lui faut du temps pour faire confiance). Alors on y va, pas à pas, on approche un peu sa main, on essaye de lui parler gentiment, on lui sourit, bref, chacun sa méthode.
Deuxième étape: le faire bouger. Alors là, ça se complique. Le cheval étant capable de «nous ressentir», si on n’est pas aligné·e avec nos émotions et avec nous-mêmes finalement, il ne bougera pas. Pire: s’il ne vous sent pas, il part. De grands moments de solitude sont au programme. Mais qu’est-ce que c’est formateur! Remises en question garanties!
Une formation en management de ce type a pour objectif de travailler sur l’affirmation de soi positive mais aussi de nous encourager à être plus à l’écoute de nos émotions, de ce qu’on ressent et de ce qu’on veut. Elle humanise le leader, ce qui de mon point de vue est totalement en harmonie avec les changements que je vois s’opérer dans le monde professionnel.
Il fut un temps où on parlait surtout d’un management dit transactionnel (3), le focus était surtout sur «l’échange des ressources», autrement dit, un management plus contrôlant. Maintenant, on parle davantage d’un management dit transformationnel, où les besoins intrinsèques gagnent en importance.
«Les nouvelles générations sont plus à l’écoute des besoins du monde mais aussi d’elles-mêmes.»
À l’heure actuelle, ce sont les gens de ma génération qui représentent la masse la plus importante de collaborateur·trices en entreprise(4) (je suis dans la trentaine, pour ceux qui se demandent, je fais donc partie de la génération Y).
On se retrouve encore entre les deux extrêmes de management. Certain·es sont resté·es dans les anciennes manières de faire, et d’autres cherchent une ouverture et une écoute plus grande.
J’ai travaillé pendant plusieurs années avec les nouvelles générations et je peux vous dire que c’était l’expérience la plus humaine et enrichissante que j’ai vécue. Les nouvelles générations sont plus à l’écoute des besoins du monde mais aussi d’elles-mêmes.
On peut y voir un certain égoïsme, mais lorsqu’on y regarde de plus près, c’est tout autre chose. Comme si elles avaient compris quelque chose que nous sommes encore en train d’apprendre à travers des théories intellectuelles que nous ne parvenons toujours pas à intégrer émotionnellement.
Ça veut aussi dire que construire la confiance avec ces nouvelles générations demande une approche différente, plus subtile et plus profonde (un peu comme avec les chevaux). Le langage et le choix des mots deviennent importants. La disponibilité, la relation et l’écoute également, mais aussi l’ouverture à de nouvelles idées et manières de fonctionner sont au cœur de leurs besoins.
Mais au fond, est-ce vraiment une différence générationnelle ou est-ce simplement une évolution humaine? N’en avons-nous pas juste marre d’avoir un·e chef·fe qui regarde constamment au-dessus de notre épaule? D’être dans un environnement avec lequel nous ne partageons pas les mêmes valeurs? Ou alors, est-ce une excuse pour ne pas s’adapter au changement?
Ces prochaines années promettent d’être intéressantes et surtout riches en apprentissage peu importe la génération!
Sources:
(2) Goleman, D. (2017). Leadership that gets results. In: Leadership Perspectives. Routledge, 85-96.
(3) Zehnder, C., Herz, H., Bonardi, J. P. (2017). A productive clash of cultures: Injecting economics into leadership research. Leadership Quarterly, 28(1), 65-85.
(4) Gabrielova, K., & Buchko, A. A. (2021). Here comes Generation Z: Millennials as managers. Business Horizons, 64(4), 489-499

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Management – Être un jeune leader aujourd’hui
Certains disent qu’il n’existe pas de différences fondamentales entre les générations aujourd’hui présentes dans le monde professionnel, et qu’on peut manager tout le monde de la même façon. Est-ce vraiment le cas?