Podcast Bilan On ChainÉpisode 1: Ethereum, trop chère et bientôt dépassée?
Victime de son succès, critiquée pour ses frais de transactions, Ethereum fait face à l’émergence de blockchains concurrentes, y compris sur sa chasse gardée de la finance décentralisée. Jérôme de Tychey, président d’Ethereum France, tente de répondre aux interrogations de la communauté.
Apogée ou début de la fin pour Ethereum? Pour le premier podcast crypto Bilan, enregistré avec l’influenceur Swiss Cryptocat depuis la Crypto Valley conference, Jérôme Tychey, fondateur d’Ethereum France passe sur le gril. Derrière la multiplication du cours par 10 et le passage en cours à la proof of stake, la célèbre blockchain, saturée, affiche désormais des coûts de transaction prohibitifs pour les petits investisseurs. Solana, Algorand, Avalanche ou encore Polygone capitalisent sur ce handicap, tandis que les «bitcoiners» critiquent un manque de transparence dans la gouvernance. Jérôme de Tychey répond et affiche sa confiance. Extrait de notre épisode de podcast.
2021 est l’année d’Ethereum, mais en même temps celle des doutes, avec notamment des frais délirants, parfois 250 dollars pour 500 d’investissements. Est-ce qu’Ethereum n’est pas fermée aux petits investisseurs?
Ethereum est certainement victime de son succès, mais des frais de transactions élevés, est-ce vraiment une mauvaise nouvelle? Être capable de clearer des transactions de plusieurs millions est en soi magnifique. Les frais de transactions très élevés reflètent l’offre et la demande sur le marché. On ne va pas sur Ethereum pour 100 francs d’épargne, en revanche, on peut utiliser des rollups (c’est-à-dire des extensions) d’Ethereum comme Arbitrum ou Optimism, et on change deux cryptos pour 1 dollar

Avec un montant minimal de 32 ethers (120 000 dollars) pour participer à la proof of stake d’Ethereum, l’accès au particulier reste limité alors que sur des blockchains comme Cardano, il n’y a pas de seuil.
En fait, 32 ethers pour être validateur fait d’Ethereum une des blockchains les plus décentralisées. La différence, c’est que les autres blockchains proposent de déléguer ses cryptos pour le staking, ce qui permet de participer avec de petits montants. Mais sur Ethereum, la délégation n’est pas possible.
Les maximalistes Bitcoin, à l’image de Pierre Rochard, dénoncent un manque de transparence d’Ethereum par rapport à Bitcoin, notamment concernant l’offre en circulation. Y a-t-il des règles claires concernant l’émission et l’offre des ethers?
La prise de position de Pierre Rochart est d’une grande mauvaise foi. Actuellement, on est à 117 millions d’ethers, l’offre est dynamique, elle évolue tout le temps, mais elle répond à des règles de création et destruction monétaires définies dans le protocole. Sur les derniers jours, Ethereum a été déflationniste, et tout porte à croire qu’une fois le passage à la Proof of stake validé, on sera sur une destruction monétaire de 2% par an. Pour moi, ces remarques à la Pierre Rochart, ce sont des gens qui disent «Ça fait dix ans que j’utilise un boulier et vous me montrez une calculatrice. Je ne vois pas passer les boules, c’est quoi ça?»
«Bitcoin a de l’avenir en tant que jeton wrappé sur Ethereum»
Pour vous Bitcoin est mort?
Non, Bitcoin a de l’avenir en tant que jeton «wrappé» (ndlr, enveloppé, reproduit) sur Ethereum (Sourire)
Avec l’émergence de blockchains plus rapides et moins chères, comme Solana ou Algorand, est-ce qu’Ethereum, avec ses frais et ses lenteurs n’est pas justement en train de devenir le boulier?
C’est triste de monter une blockchain contre l’autre. Il y a énormément de ponts entre elles, et ce serait difficile aujourd’hui de concevoir une blockchain dans un langage de programmation incompatible avec Ethereum. Les différents financements, fonctionnalités, infrastructures, rapidité d’exécution des blockchains entraîneront des spécialisations — gaming, traçabilité par exemple — selon l’offre de valeur. Toutes ces chaînes seront interconnectées.
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