La recherche d’emploi peut être très stressante pour bon nombre d’entre nous, surtout à la fin des études, quand on a peu voire aucune expérience.
Lorsqu’on est invité·e à un entretien d’embauche, on passe le plus clair de son temps à se préparer aux questions des personnes qui nous recrutent et on ne pense pas que l’entretien d’embauche, d’une certaine façon, va dans les deux sens. En effet, l’entreprise doit elle aussi vous donner envie de travailler chez elle et vous correspondre.
Je ne compte plus le nombre d’entretiens que j’ai passés depuis le début de ma carrière. Avec le temps, j’ai appris à prendre du recul par rapport à ma position de candidate pour me mettre dans une position d’observatrice. Car oui, je me suis plusieurs fois retrouvée dans des environnements qui ne me correspondaient pas du tout.
«Il est fort possible qu’on soit un peu surpris·e ou déconcerté·e par vos questions mais ça aussi c’est un élément de réponse pour vous»
La faute à pas de chance, mais on cherche tellement à bien faire lorsqu’on va en entretien, qu’on ferme parfois les yeux sur des éléments qui peuvent être très révélateurs. Il m’est aussi arrivé de tellement vouloir un certain poste ou intégrer une certaine entreprise, que je n’ai pas voulu voir les signaux d’alerte pourtant bien présents.
J’aimerais vous livrer ici quelques idées de réflexion avant votre prochain entretien.
Ce qui est important pour s’épanouir dans son travail
Commencez d’abord par être au clair avec les éléments qui sont pour vous importants dans un travail. Que recherchez-vous dans un emploi? De quoi avez-vous besoin pour vous épanouir? Quelles sont vos valeurs?
Pour ma part, le temps m’a appris que ce dont j’ai besoin c’est d’avoir un·e responsable qui est ouvert·e à mes idées, à l’écoute, bienveillant·e, qui peut me guider en cas de doute et qui me fait confiance en me laissant une grande autonomie et marge de manœuvre. D’un autre côté, j’ai aussi besoin d’avoir des collègues avec qui je peux échanger facilement, qui sont présents·es et avec qui on se soutient en toutes circonstances. Et enfin, le travail en soi doit être suffisamment stimulant et varié pour qu’aucune journée ne se ressemble.
«On passe tellement de temps au travail, autant que ce soit un endroit qui nous corresponde, vous ne croyez pas?»
Dans l’ordre de priorité, je classe les collègues en premier car avoir une équipe qui vous soutient n’a pas de prix et m’a déjà aidé à surmonter bien des épreuves. Ensuite, je classe le·la responsable, car avoir quelqu’un au-dessus de vous qui ne vous aide pas à évoluer mais qui au contraire vous rabaisse et vous critique constamment (parfois subtilement) vous fait perdre confiance en vous, vitesse grand V. En dernier, vient le job, car lorsqu’on a des collègues fantastiques et un·e responsable en or, si le job n’est pas le plus stimulant du monde, on aura tout de même beaucoup de mal à partir.
Une fois que vous êtes au clair avec vos priorités, comment pouvez-vous vous en assurer? C’est là qu’intervient la partie stratégique. Pouvez-vous transformer vos attentes en questions? Ces questions, peuvent-elles être posées de manière directe ou peut-être de manière plus indirecte? Réfléchissons à quelques techniques ensemble.
Le contexte du poste
L’élément le plus simple à analyser, c’est le contenu du poste. Selon ce qui est dit en entretien, on peut demander quelques infos en plus du descriptif de poste, comme la description d’une journée type ou les compétences techniques spécifiques.
Ce à quoi on pense moins, c’est le contexte de ce recrutement. Pourquoi est-ce que ce poste est ouvert? S’agit-il d’une création de poste ou d’un départ? Il arrive parfois que les entreprises évitent cette question et/ou se sentent mal à l’aise d’y répondre (vous le verrez dans leur communication non verbale).
Dans d’autres cas, on vous dit clairement qu’on a besoin d’une personne pour créer toute une structure, que vous avez «page blanche» pour mettre en place ce dont ils ont besoin. En d’autres mots, cela signifie souvent qu’ils sont débordés et qu’ils ne savent pas très bien gérer cette partie de l’entreprise.
Je ne peux que vous recommander de vous intéresser au contexte du recrutement, cette information m’a souvent aidé dans la prise de décision.
Le type de management
Qu’on se le dise, la plupart du temps, autant les recruteurs·euses que les managers sont très gentils et souriants en entretien. Et comme ce sont eux·elles qui posent les questions, il est difficile de vous faire une idée de comment ils ou elles sont au quotidien. Alors on peut se permettre de questionner.
Voici quelques idées de questions à poser à votre potentiel futur·e manager, certaines plus directes que d’autres:
Quelle est l’ambiance de travail au sein de l’équipe?
Comment l’équipe est-elle organisée?
Quelles sont les attentes que vous avez envers vos collaborateurs·trices?
Comment gérez-vous les erreurs de vos employés·es?
Quel est le profil de l’employé·e idéal·e?
Comment aimez-vous vous-même être managé·e?
Quelles sont les qualités d’un·e bon·ne manager?
Qu’est-ce qui vous énerve le plus? (Très intéressante d’un point de vue personnalité et mine de rien, plutôt subtile et inattendue!)
Sélectionnez quelques-unes des questions proposées ou pensez à vos propres questions selon vos attentes et posez-les! Il est fort possible qu’on soit un peu surpris·e ou déconcerté·e par vos questions mais ça aussi c’est un élément de réponse pour vous.
Bien entendu, assurez-vous du ton que vous utilisez pour les poser, on ne veut surtout pas paraître arrogant mais plutôt curieux. À vous également d’évaluer si la personne en face à l’air plutôt ouverte ou pas du tout.
Les futurs collègues de travail
C’est l’un des éléments les plus importants mais tout de même difficile à évaluer à ce stade. Dans les exemples de questions que je vous ai données ci-dessus, il y en a quelques-unes que vous pouvez aussi utiliser pour tâter le terrain.
Autrement, le meilleur conseil que je peux vous donner, est de demander de passer une demi-journée voire une journée dans l’entreprise avant d’accepter ou non une offre. Certaines le proposent déjà. C’est comme une journée de stage où vous avez la possibilité de mieux connaître l’entreprise et vos futurs collègues.
Profitez-en pour «ressentir» l’environnement, voir si vous pouvez vous imaginer travailler là tous les jours et observez les interactions entre les personnes (surtout le non verbal). Les gens semblent-ils avoir du plaisir à travailler là? Ou ont-ils l’air tendus et stressés? Comment est leur accueil? Observez, ressentez et observez encore!
Enfin… Comme pour tout recrutement, il n’y a pas de garantie que vous n’allez pas vous tromper. Cependant, le fait de prendre un peu de recul et de ne pas accepter une offre les yeux fermés peut vous éviter bien des surprises.
Ne vous laissez pas aveugler par un nom ou de fausses promesses. Même si la recherche s’avère plus longue, ça en vaut le coup.
On passe tellement de temps au travail, autant que ce soit un endroit qui nous corresponde, vous ne croyez pas?

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