Hormis le cliché que le sport serait un monde macho, revenons-en à son histoire. Le sport était pratiqué par des hommes car ce sont eux qui composaient les armées. Il était source de divertissement durant les périodes d’entre-deux-guerres. Petit à petit, le sport s’est ouvert aux civils et a pris un côté social, pour ensuite se professionnaliser ces 20 dernières années.
Dans un récent sondage de Deloitte, le sport féminin devrait générer à lui seul, au Royaume-Uni, plus d’un milliard de dollars de profit d’ici 2025 (375M en 2021). L’étude va même jusqu’à concéder qu’il serait un meilleur investissement sur le long terme que le sport masculin.
Grâce notamment au calendrier qui serait mieux géré et moins congestionné, il y aurait plus de place et d’ouverture à l’innovation, offrant ainsi de belles perspectives de croissance. À noter également que l’avènement des plateformes de financement participatif tel que «I believe in you» ou «opendorse» offrent une visibilité équitable entre femmes et hommes.
Cependant, si le sport féminin se développe, il faut également mettre à disposition des athlètes féminines les recherches médicales et la technologie qui accompagnent les athlètes masculins.
Historiquement, les analyses de performances sont menées sur des hommes. Elles ont ensuite été extrapolées pour les femmes, sans tenir compte, toutefois, des différences, ne serait-ce qu’hormonales, entre les 2 métabolismes.
Aujourd’hui encore, la plupart des technologies et recherches médicales sont faites pour d’abord pour les athlètes masculins avec un effet inéquitable pour la progression de leurs collègues féminines. Or, pour une pratique du sport à haut niveau, ceci est bien plus complexe, qu’une simple extrapolation des résultats d’un genre à l’autre.
Aujourd’hui, l’attrait croissant et la médiatisation grandissante du sport féminin boostent ces développements, aussi bien dans l’analyse de l’alimentation, l’importance de la récupération ou encore les équipements techniques spécifiquement développés pour les femmes.
D’un point de vue business, cela représente également de belles opportunités d’investissements puisque de nombreuses start-ups se lancent dans ces technologies pas encore «matures».
«L’égalité des genres nous concerne tous»
Cette tendance se ressent également dans le management exécutif de l’industrie du sport, dans lequel les femmes prennent de plus en plus de rôles à responsabilités au sein des instances gouvernementales sportives, à l’instar de Susie Wolf, directrice de l’écurie Venturi en Formula-e, de Claire Cronin chez McLaren en F1, ou encore de Sarah Lewis à la FISU ou karen Esplund dans le comité exécutif de l’UEFA.
Dans la majeure partie des cas, elles apportent une innovation et un autre regard qui manquaient nécessaires à l’équilibre de ces établissements.
Pour terminer, fait notable, les Jeux Olympiques de Tokyo étaient les premiers à être «équilibrés» dans la répartition hommes/femmes toutes catégories confondues, ceux de Paris en 2024 ont pour objectif une répartition paritaire de 50-50.
Et si le sport, bastion jusqu’à présent masculin, devenait un exemple de société?

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Sport business – Et si les femmes venaient à diriger le monde du sport?
Le sport féminin a le vent en poupe, et la tendance va se poursuivre durant les années à venir, pour le plaisir des spectateurs et des investisseurs. Les instances dirigeantes, elles, bénéficient de plus en plus d’un regard neuf et innovant alors que les femmes investissent des postes clés.