En ce dimanche 25 septembre, la salle de la nouvelle Kongresshaus à Zurich était comble. Elle s’apprêtait à recevoir l’acteur oscarisé Eddie Redmayne, quinze ans après ses débuts dans le cinéma. Vêtu d’un costume gris oversize, nœud pap' et bottines noires à pointe rouge aux pieds, le Britannique est monté sur scène sous les applaudissements du public, après une rétrospective en images de ses plus grands moments de cinéma. «La première fois que je suis venu au Zurich Film Festival, c’était en 2007. À l’époque, je travaillais encore dans un pub. Le ZFF m’a soutenu alors que je ne croyais pas en mes capacités», s’est-il exprimé, visiblement ému, au moment de recevoir un Œil d’or, récompensant l’ensemble de sa carrière.

Lorsque nous le rencontrons dans un élégant hôtel au bord de la Limmat, un plus tôt dans la journée, Eddie Redmayne paraît plutôt timide. Avec son visage d’ange, il est loin de faire ses 40 ans. Il est accompagné du réalisateur danois Tobias Lindholm avec qui il présente «The Good Nurse» («Meurtres sans ordonnance», en français). Un thriller, sorti sur Netflix le 26 octobre dernier, où il interprète le tueur en série Charles Cullen aux côtés de Jessica Chastain.

Malgré un Oscar, reçu pour son interprétation de Stephen Hawkins dans «Une merveilleuse histoire du temps», et son riche parcours, l’acteur britannique semble encore douter de lui. «Être acteur est un métier difficile. Il y a beaucoup de monde pour peu de rôles. J’espère pouvoir continuer à faire à la fois du cinéma et du théâtre. J’ai produit un cabaret à Londres cette année, c’était une première et j’ai adoré. Peut-être qu’un jour je passerai derrière la caméra. Pour le moment, j’apprends encore… », confie-t-il.