FinanceDollar Cost Averaging, l’art d’investir lentement et sûrement
Les stratégies d’investissement sont aussi diverses que complexes. Laquelle faut-il privilégier quand on débute? Focus sur une pratique qui limite la prise de risque.

Vous avez un peu d’argent à investir mais vous ne savez pas comment faire? Vous hésitez encore sur la stratégie à adopter? Pour quelle somme? À quel moment? Il existe tellement de questions au moment de se lancer. Pour vous accompagner dans vos premiers pas et afin de vous guider, Bilan Campus vous propose aujourd’hui de mettre en avant le Dollar Cost Averaging, ou l’art d’investir lentement et sûrement.
Répartir dans le temps pour mieux se protéger
L’actualité a un impact considérable sur les fluctuations boursières. Dernièrement, la guerre en Ukraine ou la chute de Credit Suisse se sont chargées de nous le rappeler. Et même pour les experts, il est extrêmement difficile d’anticiper le marché. Pour tenter de parer à ce problème, il existe différentes manières de procéder, dont le Dollar Cost Averaging fait partie.
D’emblée, il est important de préciser qu’au-delà du nom, la stratégie fonctionne avec n’importe quelle devise. Elle consiste à investir à intervalles réguliers un montant fixe sur une durée relativement longue, quel que soit le cours de l’action. L’objectif? Réduire le coût moyen par action sur une période donnée et limiter les risques inhérents à un investissement unique et ponctuel.
Concrètement, ça donne quoi? Imaginons que vous décidiez d’investir 100 fr. par mois le temps d’un trimestre. Au cours du premier mois, l’action X s’élève à 5 fr., vous en achetez donc 20. Au cours du deuxième mois, l’action descend à 2 fr. l’unité, vous en obtenez 50. Finalement, le troisième mois l’action remonte à 4 fr., vous acquérez 25. Résultat, avec 300 fr. investis sur trois mois, vous cumulez au total 95 actions et le prix moyen d’une action vaut environ 3 fr. 15.
A contrario, si vous aviez décidé d’investir un montant unique de 300 fr. lors du premier mois où l’action se montait à 5 fr., vous termineriez avec 60 actions en poche, soit un manque à gagner de 35 unités par rapport à l’exemple précédemment cité.
Miser sur le long terme
Ce scénario hypothétique illustre l’effet de «lissage» au fil du temps de la moyenne du coût par action, comme l’explique Alain Greter, brand manager chez Yuh. À noter que cette réduction potentielle du prix moyen ne s’applique pas exclusivement aux actions. Le collaborateur mentionne également les ETF (Exchange Traded Fund), autrement dit des paniers d’actions regroupés par thématiques, notamment les géants de la tech (Apple, Facebook, Amazon…) ou le SMI (Swiss Market Index), soit l’indice boursier du marché des actions regroupant les 20 principales valeurs suisses cotées à la SIX Swiss Exchange (Nestlé, Novartis, UBS ou encore Swisscom). Selon Alain Greter, ces investissements sont plus diversifiés et ont donc tendance à être moins volatils.
«Avec un tel fonctionnement, la stratégie est logiquement destinée à ceux qui souhaitent investir sur le moyen, voire le plus long terme, explique le brand manager. La tactique se rapproche de l’épargne. Il s’agit d’une approche conservatrice, réfléchie et rationnelle. Si vous êtes un spéculateur né et que vous aimez observer les cours tous les jours, il faut privilégier d’autres tactiques.»
«Avec un tel fonctionnement, la stratégie est logiquement destinée à ceux qui souhaitent investir sur le moyen, voire le plus long terme.»
Quid de la somme initiale recommandée? Pour Alain Greter, il s’agit avant tout d’une histoire de bon sens entre le montant investi et les frais engendrés. «Parfois ils sont très élevés. Si j’investis un petit montant, disons 50 fr., et que les frais s’élèvent à 10 fr., ce n’est pas rentable, explique-t-il. Chez Yuh, les frais sont proportionnels. Si je mets 200 fr. de côté chaque mois, j’aurai 1 fr. de frais. Pour 400 fr., ce sera 2 fr., et ainsi de suite.»
Questionner pour mieux trancher
Au-delà de sa fonction première de lissage, la stratégie du Dollar Cost Averaging offre des bénéfices supplémentaires.
Acquérir de bonnes habitudes d’investissement. En mettant en place des cotisations régulières et automatiques, vous êtes plus enclins à développer une discipline et vous respectez davantage le plan financier établi.
Le lissage de l’investissement. Avec cette stratégie, on arrive à acheter plus de produits quand ils sont bon marché et moins quand ils sont chers. Cela permet donc d’optimiser ses achats par rapport aux prix des actions.
Éviter de regretter ses investissements. Les émotions peuvent nuire à votre portefeuille. Comme il s’agit de plus petites sommes d’argent, la pilule passe mieux en cas d’investissement mal choisi et réduit potentiellement le niveau de stress lié aux aléas des marchés financiers.
Malgré tout, la stratégie du Dollar Cost Averaging a aussi ses limites, comme le rappelle Florian Weigert, professeur de gestion des risques financiers et directeur du programme de finance à l’Université de Neuchâtel. «L’un des problèmes de cette stratégie – par rapport à un investissement unique – est que l’on peut profiter dans une moindre mesure du rendement escompté du marché des actions, affirme-t-il. Supposons que vous ayez 100’000 fr. à disposition et que vous vous demandiez s’il faut investir cet argent en une seule fois sur le marché ou de manière «fractionnée» à l’aide du Dollar Cost Averaging. Dans le second cas, cela vous permettra d’obtenir en moyenne un paiement moins risqué, tandis que l’investissement unique générera globalement un rendement plus élevé.»
Comme le soulève le brand manager chez Yuh, tout le monde n’a pas à disposition une grande somme d’argent à débourser. Privilégier la stratégie du Dollar Cost Averaging revient à investir de façon raisonnable sur le long terme et permet surtout de rendre accessible l’investissement à tout un chacun.
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