
S’il n’y avait que les centaines de lois, certaines contradictoires, et la multiplication du nombre d’études exigées par des services qui ne communiquent pas toujours entre eux, ce serait, pour les entrepreneurs, encore gérable. Difficile, certes, mais gérable. Mais quand certaines administrations modifient l’essence même du projet, le jeu devient compliqué et implique d’interminables séances de conciliation.
Cela a été le cas, début juin, lorsque le service de l’Édilité de la Ville de Fribourg a annoncé une quatrième enquête publique du plan d’aménagement local (PAL) pour les Hauts de Schiffenen, une parcelle de 75’000 m2, à proximité de Fribourg. Alors que six immeubles comprenant 1000 logements destinés à des familles de toutes classes sociales devaient sortir de terre, cette nouvelle version du PAL prévoit soudainement que deux tiers du terrain ne sont plus constructibles et passent en zone verte. La perte est considérable, non seulement pour les Fribourgeois et Fribourgeoises qui se projetaient dans un nouveau lieu de vie, mais également pour les entreprises locales et les emplois qu’elles induisent. C’est à se demander si la Commune a conscience de cette réalité économique.
De la bonne volonté
Cette situation est également monnaie courante dans d’autres cantons romands. À Nyon ou à Genève, qui se distingue d’ailleurs par un cadre administratif restrictif, le même fonctionnement se répète. À la décharge des services genevois, les citoyens utilisent à merveille les outils démocratiques du référendum et des oppositions!
L’ensemble du secteur de la construction, les architectes, les bureaux d’études et, bien sûr, les entrepreneurs qui fournissent des emplois à des milliers de personnes sont parfois surpris des nouvelles orientations imposées à leur projet initial.
Nous demandons aux administrations de simplement mettre de la bonne volonté dans de vrais partenariats publics-privés et d’unir nos efforts pour trouver des solutions qui prennent en compte les années de travail des promoteurs-constructeurs. Est-il nécessaire d’abandonner ce qui a été initialement décidé en grevant les budgets publics avec des projets en déshérence, arrêtés quelques années, voire définitivement enterrés pour certains?
Convaincre l’ensemble des acteurs de collaborer exige beaucoup de temps et de motivation de la part des directions des projets. Nous nous engageons à le faire du moment que nous co-construisons aux côtés des cadres de l’administration, indépendamment de leur orientation politique, souhaitant insuffler une vision avec un état d’esprit positif. Fort heureusement, notre quotidien nous apporte son lot de satisfactions avec beaucoup de cadres de l’administration publique qui comprennent les enjeux et souhaitent trouver des solutions gagnantes-gagnantes pour offrir des logements de qualité à leurs concitoyennes et concitoyens.
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Construction – Dialoguer pour une meilleure coopération public-privé
Les difficultés pour développer un projet immobilier ne sont pas les voisins directs, les techniques de construction, la cherté des matériaux ou la rareté des terrains, mais les relations parfois compliquées avec l’administration publique. Il faut alors faire preuve de pédagogie et de patience pour réaliser bâtiments et quartiers de qualité!