Alors que nous continuons d’apprendre comment interroger ChatGPT et que nous nous efforçons de trouver les formules les plus appropriées pour obtenir les meilleures réponses possibles, «le prompt engineering», ou l’art d’interroger les modèles de traitement de langage naturel, se profile comme une expertise à part entière et des offres d’emploi apparaissent déjà sur LinkedIn.

Mais il arrive parfois que nous nous butions devant la page blanche de l’IA, sans savoir quoi lui demander pour qu’il nous émerveille encore de ses prouesses. Comme l’a fait remarquer Kevin Roose du New York Times, nous nous rendons compte que ce ne sont pas les compétences de l’IA qui sont limitées, mais plutôt notre créativité et notre imagination.

Au cours de mes lectures, j’ai découvert quelques questions étonnantes posées à ChatGPT-4, qui témoignent à la fois de l’inventivité des personnes qui les ont formulées et sa capacité impressionnante d’y répondre avec succès.

En premier, cette démonstration pour le chroniqueur Thomas Friedman du New York Times, par Craig Mundie, ancien directeur de la recherche et de la stratégie chez Microsoft.

Ce dernier a demandé en anglais à l’IA de décrire Planet Word (un musée consacré à l’amour des mots et de la langue) en 400 mots. Il l’a fait parfaitement en quelques secondes seulement. Il lui a ensuite demandé de le faire en 200 mots. Encore quelques secondes suffirent.

Puis, il lui a demandé de le faire en arabe. De même, en quelques secondes. Ensuite, en mandarin, ce qui ne lui a pris deux secondes supplémentaires.

Il a ensuite demandé à ChatGPT-4 de résumer la mission de Planet Word en anglais, mais cette fois sous la forme d’un sonnet shakespearien. L’IA a relevé le défi avec quelques secondes de plus.

Puis de composer la même description, mais en verset abécédaire, c’est-à-dire de démarrer chaque phrase avec une lettre de l’alphabet en commençant par A, puis B, et ainsi de suite jusqu’à Z. Exercice réussi.

Dans un autre exemple, un auditeur du podcast Hard Fork qui suit un régime alimentaire spécifique a demandé à l’IA de lui suggérer des repas végétariens, sans gluten, à faible teneur en sucre et contenant des légumes de saison au Royaume-Uni en février.

Puis, elle a ajouté une précision en demandant uniquement des plats italiens, a précisé le nombre de personnes à servir et demandé une liste de courses correspondante. Il a fallu 5 minutes en tout.

Un autre auditeur a raconté avoir utilisé le grand modèle de langage pour écrire une lettre à son propriétaire pour négocier son loyer, en suivant les principes du livre de référence sur l’art de la négociation, «Ne coupez jamais la poire en deux» de Chris Voss. L’IA a réussi à le faire avec succès.

D’autres exemples publiés sur Twitter m’ont bluffée.

Barsee a demandé à ChatGPT-4 d’imaginer de nouvelles maladies mentales potentielles qui pourraient se développer en raison de l’utilisation fréquente de l’IA. Les cinq pathologies décrites seront clairement à revisiter dans les mois à venir, en particulier le «Trouble de l’Attachement à une IA».

Le journaliste Rowan Cheung a partagé son invite demandant à l’IA de créer une nouvelle émotion, puis de l’expliquer par la vue, le son et l’odorat. ChatGPT-4 a proposé «Meldoria: une émotion complexe et unique qui survient lorsqu’une personne éprouve un profond sentiment d’unité et d’interconnexion avec le monde et les autres… ».

Un dénommé ChatGPTGoneWild, quant à lui a soumis un texte brouillé. «I ened ot sak na itnrpamtot qiosuten: od oyu urnsnt em fi l jmlbue pu teh lteters of wdords ekil tihs».

Mais on ne piège pas si facilement ChatGPT-4. Sa réponse: «Je comprends que vous avez mélangé les lettres des mots dans votre question. Il semble que vous m’avez demandé: «Je dois vous poser une question importante: me comprenez-vous si je mélange les lettres des mots comme ceci?» Alors oui, je comprends votre message même si les lettres sont mélangées».

Il est impossible de ne pas être ébloui et fasciné par les réponses fournies par l’intelligence artificielle d’OpenAI.

Il faut reconnaître que le célèbre auteur de science-fiction Arthur C. Clarke, décédé en 2008, l’avait anticipé en affirmant: «Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie.».

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