Politique sanitaireCombien de temps le gouvernement chinois pourra-t-il tenir?
Le mécontentement gronde en Chine depuis des mois, culminant ces derniers jours en une vague de protestations sans précédent contre la politique draconienne du «zéro Covid» que Pékin applique depuis près de trois années.

Voici les principales manifestations liées au Covid observées depuis le début de l’année.
Les voix de Shanghai
En avril, un montage vidéo de six minutes composé de clips d’habitants de Shanghai désespérés est rapidement devenu viral sur les réseaux sociaux chinois, avant d’être censuré.
Ils y disaient leur souffrance face au sévère confinement imposé, en mars et avril.
Le montage avait été publié dans de multiples formats pour tenter d’échapper à la censure. C’était la plus grande vague de protestation en ligne depuis la mort en février 2020 du médecin de Wuhan Li Wenliang, lanceur d’alerte sur le coronavirus.
Les manifestations étudiantes
En mai, des centaines d’étudiants d’un campus de l’université d’élite de Pékin ont protesté contre les mesures strictes de confinement qui accordaient une plus grande liberté de mouvement au personnel universitaire qu’aux étudiants.
Cette rare manifestation a ensuite été désamorcée après que les autorités ont accepté d’assouplir certaines restrictions.
Les campus de toute la Chine ont été bouclés pendant la quasi-totalité de la pandémie.
Contre les banques du Henan
De mai à juillet, des centaines de titulaires de comptes bancaires dans la province du Henan ont manifesté dans la capitale régionale Zhengzhou (centre) après le gel des dépôts dans plusieurs banques rurales.
Certains ont rapporté que le code de leur pass sanitaire était inexplicablement devenu rouge à leur arrivée à Zhengzhou, les empêchant de voyager et ont accusé les autorités de trafiquer le système.
Les protestations au Tibet
En octobre, dans la capitale tibétaine de Lhassa, des centaines de personnes ont organisé une manifestation inhabituelle pour protester contre le confinement qui a duré près de trois mois.
Des centaines de personnes, pour la plupart des travailleurs migrants de l’ethnie chinoise Han, ont été vues défilant dans les rues pour demander l’autorisation de rentrer chez eux.
Les manifestations ont été géolocalisées dans une zone proche du palais du Potala, la résidence traditionnelle du dalaï-lama, le chef spirituel en exil du Tibet.
Sur un pont de Pékin
Peu avant l’ouverture du congrès du parti communiste chinois, un manifestant a drapé un pont de Pékin de deux banderoles.
«Pas de tests Covid, je veux gagner ma vie. Pas de révolution culturelle, je veux des réformes. Pas de confinement, je veux la liberté», proclamait la première. La seconde appelait les citoyens à se mettre en grève et à chasser «le traître dictateur Xi Jinping».
Les heurts de Canton
En novembre, des heurts ont opposé des manifestants à la police dans la métropole de Canton (Sud), après l’extension du confinement en raison d’une recrudescence des infections.
Des vidéos sur les réseaux sociaux, vérifiées par l’AFP, ont montré des centaines de personnes descendant dans la rue, certaines arrachant les cordons destinés à empêcher les habitants confinés de sortir de chez eux. «Plus de tests», scandaient les manifestants, dont certains jetaient des projectiles sur la police.
Affrontements chez Foxconn
Des manifestations de grande ampleur ont éclaté dans la plus grande usine d’iPhone du monde, dans la ville de Zhengzhou (centre), confinée depuis octobre.
Des centaines d’employés de l’usine du géant taïwanais Foxconn ont manifesté en raison de différends concernant leurs salaires et leurs conditions de travail.
Des affrontements violents ont eu lieu entre les manifestants et la police. Foxconn a ensuite offert aux nouvelles recrues une prime équivalente à 1400 dollars pour mettre fin à leur contrat et partir, dans le but d’éradiquer l’agitation.
Soulèvement d’Urumqi
Des centaines de personnes sont descendues dans les rues d’Urumqi, la capitale du Xinjiang, vendredi soir, pour demander la fin des mesures de restrictions qui touchent la région depuis trois mois.
Des images partiellement vérifiées par l’AFP montrent des centaines de personnes massées devant le siège des autorités de la ville scandant: «Levez les mesures de confinement!».
Les manifestations ont eu lieu après la mort de dix personnes dans l’incendie d’un immeuble jeudi. Des internautes ont soutenu que les mesures de confinement avaient empêché les habitants de quitter leur domicile à temps et retardé l’accès des secours.
Ces manifestations de masse ont depuis déclenché une vague de protestations et de veillées à travers le pays, dans de grandes villes comme Shanghai ou sur des campus chinois.
AFP
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